La famille dans l’éducation Montessori

Quel parent n’est pas tombé sur un produit estampillé Montessori. Pour en faire quoi ?

Selon Renilde Montessori, petite fille de Maria, il n’est pas souhaitable de « faire du Montessori » chez soi si l’on pense qu’il s’agit de recréer l’ambiance spécifique (préparée par les professionnels). Il est très souhaitable de faire du Montessori chez soi en agissant selon les principes de l’éducation comme une aide à la vie qu’est la pédagogie Montessori.

Le parent a pour grande mission de seconder au plus près cet élan vital qui anime l’enfant, là où réside tout ce potentiel humain fragile et puissant à la fois.

N’est-il pas très bien placé, lui qui accompagne cet enfant, ce jeune jour et nuit durant cette longue période de formation ?

Il a le pouvoir de l’ouvrir à l’univers pour qu’il en ait les clés d’usage, favoriser une expérience de paix dans les relations tissées entre eux, d’intervenir bien-sûr chaque fois qu’il se perd, témoigner par sa propre vie de l’essentiel par rapport au futile !

Vivre la proposition Montessori à la maison est gratuit et pour tous ! C’est une manière d’être présent à soi et à l’enfant.

Cette piste très sérieuse peut donner un avenir heureux à l’humanité et la joie d’être ce parent là avec cet enfant-là dans le monde d’aujourd’hui.

L’importance de la famille et des parents dans l’éducation Montessori

J’accompagne Priscilla, depuis huit mois et elle me questionne en direct lors de nos rendez-vous par Skype ou en direct ou par courriel :

  • Quel lit bas ?
  • Quelle largeur ?
  • Quelle forme ?
  • Faut-il de la couleur, des motifs ?
  • Nina (deux ans et demi) ne va-t-elle pas se cogner aux meubles la nuit ?
  • Trouvera-t-elle une « vraie » ambiance Montessori dans l’école où je l’ai inscrite dès la naissance ?
  • Souffre-t-elle de nos trois déménagements alors que je sais maintenant qu’elle a besoin d’ordre pour se construire ?
  • J’ai hurlé sur Nina, je reviens très souvent sur ce moment, pas elle, je me sens coupable, saura-t-elle me pardonner ?
  • Etc.

C’est qu’il y en a des questions et des doutes quand on est jeune parent. Je peux la comprendre, j’ai aimé moi aussi être éclairée dans cette période intense de la vie.

Garder son bon sens, faire le choix de la simplicité, dormir suffisamment, structurer l’espace et le temps, oser le silence plutôt que de forcer l’expression du ressenti, bien s’entourer, penser par soi-même, etc.

Voilà des attitudes que cette maman solo découvre peu à peu.

La preuve en est quand après moult retournements que j’accompagne, voilà qu’elle annule finalement l’inscription de sa fille à l’école dite Montessori tant projetée, à quelques jours de la rentrée à temps partiel.

Elle opte pour que celle-ci reste encore un peu en crèche où elle est finalement plutôt bien, pourquoi l’en défaire ? Elle envisage une rentrée à trois ans, dans une école à proximité de son nouveau lieu de vie, une école que je sens bien me dit-elle après une rencontre auprès de deux établissements.

À cette occasion j’ai la preuve que Priscilla compose avec la réalité ; de plus elle révèle qu’elle n’a plus le budget, qu’elle n’a pas de permis et qu’elle vit désormais à quarante-cinq minutes à pied de ce lieu rêvé sans transport en commun sérieux. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Priscilla a su mettre au second plan son idéal et le diktat qui voudrait dans certains milieux, qu’il n’y ait que Montessori pour recours ; la voilà capable d’assumer les conséquences de ce choix. La détente que procure cette décision permet aussitôt à Nina de goûter sans attendre à une certaine paix à la maison, n’est-ce pas là une manière d’approcher la proposition Montessori entre autres, et sans attendre.

En se rendant au réel, cette maman courageuse et chercheuse n’a pas pour autant lâché ses aspirations et ses intuitions.

Elle est en chemin et Nina n’en veut pas d’autre.