Bénévole ne veut pas dire amateur !

Le format associatif m’interpelle.

Définition du Larousse pour « association » : Groupement de personnes qui s’associent à une fin déterminée.

Ok, mais quelle fin ? On peut en effet se rassembler pour :

  1. Tricoter ensemble 
  2. Faire une vente de crêpes et ainsi rassembler des fonds en vue d’acheter un matériel pour le groupe
  3. Promouvoir quelque chose en lequel on croit
  4. Protéger quelque chose…

Ces différents exemples peuvent être gérés sous format associatif, mais vous voyez bien la différence d’importance et d’implication à avoir dans chacun des cas ?

Des enjeux différents

Le premier cas, chacun paira sa cotisation pour que l’on puisse acheter du thé et des biscuits à chaque rencontre qui aura lieu chez un membre ou un autre

Le second cas, on pourra demander à plusieurs membres, une ou deux fois dans l’année de cuisiner un gateau ou des crêpes et de tenir un stand le temps d’un après-midi ou d’un WE. Il faudra tenir une caisse et une petite comptabilité pour les recettes et les dépenses…

Le troisième cas va demander plus de récurrences, plus de présence de la part des bénévoles. Car si vous voulez vraiment promouvoir quelque chose, vous devez être présent régulièrement. Et délivrer plusieurs fois votre message au cours de l’année.

Les membres devront donc sans doute connaître un texte de présentation, savoir répondre à des questions. Mais aussi être disponibles plusieurs WE par an pour tenir un stand ou donner une conférence… On commence à voir qu’il faut qu’un groupe de personnes réfléchisse :

  • au discours à tenir
  • à la création des documents de communication ou d’un site web
  • à gérer des bénévoles et leurs frais
  • tenir une assemblée générale pour présenter aux membres ce qui a été fait, combien cela a couté, quels résultats cela a donné.

C’est un niveau déjà bien supérieur à nos deux premiers cas.

La question d’une professionnalisation va peut-être se poser. Il faut en tout cas qu’une personne gère l’organisation générale et dispatche les tâches à chacun et puisse compter sur eux si l’on souhaite pouvoir avancer.

La grande difficulté pour une association est qu’elle fonctionne sur la base du volontariat. Chacun ne peut y consacrer du temps qu’après avoir géré ses propres obligations. Au risque de délaisser l’association, et au risque que l’action de l’association soit jugée inefficace. Car si en entreprise des décisions peuvent être longues à prendre, en association ça l’est encore plus puisqu’elle dépend de la disponibilité de chacun.

Un cas délicat

Le dernier cas est plus sensible. En effet, si l’association se donne pour mission de protéger quelque chose, elle doit être réactive. Elle doit pouvoir compter sur la disponibilité de ses membres pour agir ensemble. On reprend ici toute l’organisation du troisième cas.

Mais on y ajoute qu’un manque d’efficacité peut avoir des conséquences sérieuses car le temps n’attend pas. Or si le grand public s’attend à ce que l’association agisse sur un évènement ou un problématique et qu’elle n’agit pas, elle perd en crédibilité et en légitimité. Elle risque aussi de perdre ses membres et leur motivation.

Voilà pourquoi attention, rejoindre un bureau ou un comité d’association doit se réfléchir. Quelle sera votre implication ? Quelles sont vos compétences ? Selon le type d’association dont il s’agit, ne risquez vous pas de la gêner ou de la décrédibiliser si vous ne tenez pas vos engagements ?

Bienvenue dans le monde associatif !

Un caillou dans la chaussure

Lorsque je découvre une nouvelle entreprise, j’aime noter tout ce qui me surprends. Je profite de mon œil neuf pour pouvoir travailler ensuite avec ceux qui sont déjà dans la structure depuis bien plus longtemps que moi pour améliorer des choses. Parfois ce n’est pas grand-chose, c’est vrai, « on s’habitue à tout », mais lorsque le but de la structure est d’accueillir du public et ou il est important de rassurer ou de faire bonne impression… Les petits détails comptent…

Vous ne voyez pas ce que je veux dire ?

La chaise bancale

Vous savez chez vous, cette chaise bancale que vous gardez quand même (pour une bonne raison ou pour une raison qui vous dépasse) et pour laquelle vous savez que personne ne risque rien car vous êtes le seul à vous asseoir dessus… Les autres membres de la famille qui vivent avec vous y sont également habitués. Un jour, vous recevez quelqu’un chez vous, qui va malencontreusement s’asseoir sur cette chaise et tomber par terre car il ne l’aura pas « ménagée » comme il le fallait. 

Autre exemple, à votre travail, votre collègue qui vous demande : « Pourquoi on fait ça comme ça ? » et la réponse « Parce que c’est comme ça » ou bien « On a toujours fait comme ça »… Serions-nous des robots ?

Profitez de vos observateurs, de vos stagiaires, de vos nouvelles recrues pour qu’ils notent ce qui les a surpris, interpellé, gêné, quelque soit le sujet, tout est intéressant !

Lorsque je suis arrivée dans l’entreprise XYZ, j’ai eu l’occasion au bout de 3 mois de discuter avec mon patron. Je lui ai expliqué que les fauteuils usés dans l’entrée m’avaient donné une mauvaise impression lors de mon entretien de recrutement. De plus, les fauteuils de bureau que nous avions étaient déformés et pour certains à moitié cassés. Mon patron ne voyait plus vraiment ces fauteuils de l’entrée. Et il ne faisait pas non plus attention à nos sièges de bureau. Personne ne lui avait parlé de ce problème car « de toute façons, on a bien plus important à faire ». Pourtant, on passait tous entre 6 et 8 heures par jour sur ces fauteuils… Mon patron a fait changer tous les sièges. Passé l’étrange  période de « résistance au changement » (on parle de sièges de bureau !), mes collègues ont apprécié le nouveau style et confort.

Gagner du temps…et du confort

Dans une autre entreprise ABC, le logiciel de gestion avait été créé pour l’entreprise, mais il datait de plusieurs années… et me rendait folle. C’était quelque chose du genre : Je suis sur la fiche d’un produit et je peux trouver tous les clients qui l’ont acheté MAIS impossible de retrouver tous les produits qu’un client avait acheté… Ici aussi, les personnes qui travaillaient dans cette entreprise à mon arrivée, soit ne voyait plus le problème, soit disait simplement « oui … c’est comme ça »… Quelle perte de temps quotidien… pour une évolution du logiciel qui a pu être modifié en quelques jours par l’informaticien.

Ces deux exemples de modifications ont soulagé les équipes ou apporté un certain enthousiasme, pas de quoi fouetter un chat pourtant… mais quand vous avez un caillou dans la chaussure, vous le gardez vous ?

S’autoriser à changer

Ne plus voir les choses, c’est humain.

Ne pas profiter d’une paire de yeux tout neuf, c’est vraiment dommage.

Ne pas prendre le temps d’écouter pour réaliser d’infimes changements qui changent vraiment la vie des personnes qui travaillent ou des clients, cela devient – à mon sens – de la bêtise.

Répéter les mêmes explications

En tant que parent, c’est parfois difficile de garder sa patience lorsque l’on répète pour la Xième fois la même chose, ou bien lorsque l’on fait de son mieux pour montrer précisément comment faire un geste… et que l’on voit notre enfant ne pas s’exécuter tel que demandé ou démontré…

J’ai reçu une leçon de calme de mon fils un soir. 

Il avait déposé 6 dalles en mousse au sol pour jouer à sauter sur un carré après l’autre.

Je suis assise dans un fauteuil du salon à 2 mètres de la scène qui va se jouer et que je regarde tout simplement comme une maman regarde son enfant jouer.

Le fils montre à son père

Mon fils invite son père à sauter sur les dalles en suivant un ordre précis. Pour montrer l’ordre, il réalise l’exercice lui-même (tel que l’on présenterait un matériel) :  Aller de la dalle 1 à 2 puis 3, 4 , 5 et enfin 6 (voir photo). Son père s’exécute mais passe de 1 à 2 puis 4, 3, 5 et 6. Mon fils dit simplement :« Non ce n’est pas ça » et sans autre commentaire, il présente à nouveau la séquence en sautant sur les dalles. Son père retente une nouvelle fois, mais réalise vraissemblablement l’exercice dans un autre ordre que celui demandé. Mon fils dit alors : « Tu t’es trompé, je te montre »… Réussite enfin du papa lors de son essai suivant.

Ce petit garçon est resté calme et présent, tout le temps de cette petite séance de quelques minutes.

Il n’a manifesté aucune émotion d’agacement ou d’impatience, quand bien même c’était juste avant d’aller dormir donc avec sa propre fatigue accumulée sur la journée.

Il s’est contenté de présenter en silence et de ne dire que le strict nécessaire. Après avoir montré une nouvelle fois, au lieu de dire :« Pfff je te REmontre… Tu regardes bien cette fois hein ? » tel que je m’entends dire lorsque je fini par m’impatienter… (être montessorienne ne signifie pas être parfaite ^^, on reste humaine).

Lorsque son papa a réussi, mon fils s’est contenté d’un :« Oui c’est ça ! », aucune félicitation ou de : « Ah ben, tu vois que tu y arrives ! ». Il s’est ensuite mis à ranger les dalles pour ensuite monter pour aller dormir. 

Le voir pour le croire

Vous l’avez sans doute constaté via d’autres billets que j’ai pu écrire avant. J’ai vraiment VRAIMENT besoin de vivre les choses pour les croire et les intégrer. J’accepte les informations que l’on va me donner ou m’enseigner bien entendu, mais c’est tellement plus agréable de vivre ce que l’on aura tenté de nous enseigner par des mots. En tout cas, j’aime à savoir que les choses que j’entends restent bien dans ma tête et que ce que je vis consolide ce que j’ai pu apprendre.

Merci ce soir-là à mon petit formateur de bientôt 4 ans.

Ainsi qu’à Maria Montessori qui nous invite à observer quel que soit le lieu, quelle que soit l’heure. 

Ah ok !

Parmi mes souvenirs de formation d’éducatrice 3-6, il en est un que j’aime beaucoup raconter et qui m’apporte toujours beaucoup d’enthousiasme.

Pour découvrir le matériel et nous montrer la présentation à faire aux enfants, notre formatrice prenait l’un d’entre nous en tant qu’enfant à qui faire la présentation. Le reste du groupe était quand à lui rassemblé tout autour de notre formatrice et de l’ « enfant ».

Apprendre et comprendre

Il ne se passait pas plus de 10 jours à chaque fois sans que, tout d’un coup, au-milieu de la présentation alors que le groupe est silencieux, on n’entende un « Ah !! mais … ». Quelqu’un venait de comprendre un truc, quelque chose qu’il avait du apprendre « bêtement » quand il était plus petit. « On me dit de faire ça comme ça donc je fais comme ça, car de toutes façons, malgré les explications… Je ne comprends pas. » 

Je ne suis pas une exception, j’ai compris moi aussi plein de choses qui ne passaient pas correctement dans mon cerveau quand j’étais gamine, que ce soit lors des présentations de notre formateur ou en manipulant le matériel…(pour des 3-6 ans je rappelle !). Aujourd’hui je ne suis pas enseignante Montessori, peut-être que je ne le serai jamais, on ne connait pas l’avenir. Pour autant je ne regrette pas ma formation bien au contraire, car je trouve qu’elle m’a permis de refaire mes premières années de scolarité en mode accéléré et de débloquer beaucoup de choses que je ne parvenais pas à comprendre. 

Expérimenter, du concret vers l’abstrait

J’ai aussi pu expérimenter combien nous avons tous des cerveaux et des modes d’apprentissages différents. Lorsque je relatais à mon conjoint comment je venais de comprendre telle ou telle notion mathématique, il pouvait me regarder avec stupeur… et me répondre : « Mais tu n’imaginais pas tout ça dans ta tête ? ». Ma foi non, j’ai besoin de voir et de toucher pour comprendre. Lui préfère un texte bien détaillé pour se construire une représentation des choses dans sa tête. (Information bien utile pour la vie de couple et de parent soit-dit en passant !). 

Évidemment, je ne fais pas là une découverte scientifique, mais vraiment, dans le chemin Montessori que j’ai choisi de suivre, je n’imaginais absolument pas tout ce qu’il allait m’apporter à titre personnel.

Même si l’on m’a expliqué plusieurs fois que chacun d’entre nous est différent et apprend de façon différente, ce matériel Montessori suivi des discussions avec mon conjoint m’ont permi de vraiment « capter » / « imprimer » / « comprendre pour pouvoir réutiliser » cette info dans ma tête. 

Une formation d’éducateur Montessori est une riche expérience et je n’en dévoile ici qu’un tout petit volet. Vraiment, vous ne ferez pas cette formation uniquement pour apprendre à présenter le matériel aux enfants, vous allez comprendre des connaissances académiques, découvrir des choses sur vous-même…

En fin de formation vous serez une personne plus enrichie par rapport à la personne que vous étiez en début de formation. 

Alors ? Vous vous lancez ?

Un TED pour fêter l’anniversaire de Maria Montessori !

Lors de l’Assemblée Générale Annuelle de l’Association Montessori (Suisse) en novembre 2019, l’idée d’organiser une conférence TED pour honorer les 150 ans de la naissance de Maria Montessori a émergé d’un beau brainstorming entre nos membres.

Wouahou ! Effervescence et enthousiasme dans la salle !

Mais après… il faut gérer !

Et pour quelqu’un de très peu familier de ce format (je n’en connais que les conférences que j’ai pu visionner sur le WEB), c’est tout un monde à découvrir ainsi que des idées et cultures à associer.

Nous avons commencé nos recherches en regardant sur le site de www.ted.com, on y trouve déjà diverses informations et nous avons rapidement contacté le groupe de TEDxGeneva, responsable de l’organisation d’un TEDx par an sur Genève.

Lors de notre premier entretien, nous découvrons que nous ne pouvons pas vraiment créer de TEDx estampillé « Montessori » pour tout un tas de raisons liées au fonctionnement de TEDx.

L’organisation TED a en effet rédigé de nombreuses procédures, pour détailler son fonctionnement, ce qu’elle accepte et refuse. 

De plus, nous apprenons que, pour organiser un TEDx, il faut qu’une personne suive une formation TEDx et porte la licence. C’est un investissement en finance et en temps que nous ne pouvions pas du tout nous permettre. 

La discussion avec l’équipe TEDxGeneva a porté ses fruits. Ainsi depuis janvier 2020, l’équipe de TEDxGeneva et une équipe de l’AM(S), composée de 2 membres du comité et de 2 membres de l’association, travaillent en commun pour la réalisation de la prochaine édition TEDxGeneva..  

Le premier challenge aura été pour les 2 groupes de comprendre le fonctionnement et la culture des uns et des autres. Nous avons ainsi échangé longuement pour la création du thème : pas « trop » Montessori pour respecter les critères et le public TEDx mais orienté sur les valeurs Montessori qui rejoignent tout à fait l’esprit TED: Un monde nouveau, un changement de société, un autre regard sur l’avenir… Nous sommes ainsi ravis de pouvoir fêter Maria Montessori dans ce cadre si enthousiasmant qu’un TEDx.

Maria Montessori n’aura pas besoin d’être au centre des débats pour faire avancer les choses. Toutes ses recherches et découvertes nous invitent à avoir une ouverture d’esprit. Si elle a proposé des évolutions dans la pédagogie pour que le monde et la société évoluent, de nombreux autres aspects peuvent nous aider à contribuer à ce grand changement.

Ainsi la grande question que nous nous poserons pour l’édition 2020 de TEDxGeneva est « Break or brake ? » – « Ralentir, faire une pause ou tout casser ? »

Retrouvez-nous le 4 juillet 2021 (date plusieurs fois reportée en raison du Covid) pour cet évènement !