L’éducation Montessori et la gestion des conflits : donner aux enfants les moyens de résoudre les différends

Aussi loin que je me souvienne, l’éducation à la Paix a toujours fait partie de mon engagement dans le mouvement Montessori. Le conflit est un élément naturel de l’interaction humaine et l’éducation Montessori reconnaît l’importance d’enseigner aux enfants des moyens constructifs pour la gestion des conflits. En particulier, les classes Montessori offrent un environnement favorable où les enfants apprennent des stratégies de résolution pacifique des problèmes et développent les compétences nécessaires pour gérer les conflits. Je voulais aujourd’hui vous présenter rapidement comment la pédagogie Montessori favorise la résolution des conflits et donne aux enfants les moyens de résoudre les différends d’une manière positive et respectueuse.

L’éducation à la paix

La pédagogie Montessori intègre l’éducation à la paix comme une composante essentielle du programme d’études. Les enfants apprennent l’importance de la paix, de l’empathie et du respect des autres. Ils participent à des discussions, des histoires et des activités qui favorisent la compréhension, la tolérance et la coexistence pacifique. Ils étudient aussi spécifiquement des figures historiques de « combattants de la paix » tels que Gandhi, Mandela… En intégrant l’éducation à la paix dans les expériences quotidiennes, les classes Montessori créent une base pour les compétences de résolution des conflits.

Régulation émotionnelle

Les classes Montessori mettent l’accent sur la régulation émotionnelle en tant qu’aspect essentiel de la résolution des conflits. Dès la Communauté enfantine, les enfants apprennent à identifier et à gérer leurs émotions de manière saine. En comprenant leurs propres émotions et celles des autres, les enfants développent l’empathie et comprennent mieux les perspectives et les sentiments des personnes impliquées dans les conflits.

Écoute active et aptitudes à la communication

L’éducation Montessori encourage l’écoute active et les compétences de communication efficaces en tant qu’éléments clés de la résolution des conflits. Les enfants apprennent à écouter attentivement, à exprimer leurs pensées et leurs sentiments et à s’engager dans un dialogue respectueux. Les éducateurs Montessori guident les enfants dans l’utilisation des messages « je », de la paraphrase et des techniques actives de résolution des problèmes, favorisant ainsi une communication claire et constructive.

Médiation et négociation

Les classes Montessori offrent aux enfants la possibilité de mettre en pratique leurs compétences en matière de médiation et de négociation. En cas de conflit, les enfants sont encouragés à rechercher des solutions pacifiques par le dialogue et le compromis. Ils apprennent à écouter les différents points de vue, à trouver un terrain d’entente et à collaborer pour trouver des solutions mutuellement bénéfiques. Cette pratique de la médiation et de la négociation renforce les capacités de résolution des conflits et donne aux enfants les moyens de résoudre efficacement les problèmes. Certaines semaines d’école, les médiations peuvent prendre un temps considérable ! Mais nous considérons vraiment cela comme partie intégrante du programme d’études.

Justice réparatrice

L’éducation Montessori intègre des pratiques de justice réparatrice pour résoudre les conflits. Les enfants sont encouragés à réfléchir à leurs actions, à assumer la responsabilité de leur comportement et à faire amende honorable, et s’appuie sur les notions de responsabilité et de contribution au groupe développées dès la Maison des Enfants (3-6 ans). Cette approche met l’accent sur la réparation des relations, le rétablissement de la confiance et l’apprentissage à partir des erreurs commises. En s’engageant dans des pratiques de justice réparatrice, les enfants développent l’empathie, la responsabilité et une meilleure compréhension des conséquences de leurs actes.

L’éducation Montessori met fortement l’accent sur la résolution des conflits, l’enseignement de stratégies de résolution pacifique des problèmes et la promotion d’une culture de la paix. Grâce à l’éducation à la paix, à la régulation émotionnelle, à l’écoute active, aux techniques de médiation et de négociation et aux pratiques de justice réparatrice, les classes Montessori fournissent aux enfants les outils nécessaires pour gérer les conflits de manière pacifique et constructive. En développant les compétences en matière de résolution des conflits, l’éducation Montessori dote les enfants des capacités nécessaires pour promouvoir la compréhension, l’empathie et l’harmonie dans leurs interactions avec autrui, et ce tout au long de leur vie.

Tout n’est pas parfait, mais apprendre à reconnaitre le conflit et surtout à en sortir dans l’écoute et le respect représente un atout important pour les futurs adultes.

Choisir une formation Montessori en ligne

Déjà la fin de mon 5ème cours d’Administrateur d’école Montessori en ligne ! Que le monde a changé en 3 ans ! C’est l’occasion de faire un petit bilan, surtout que le prochain cours sera donné cette fois-ci en présentiel à Paris, dans un mois, pour la première fois depuis 2020. J’ai beaucoup appris depuis trois ans sur la mise en oeuvre et les raisons de choisir une formation Montessori en ligne : les avantages et les défis, sur lesquels je vais revenir ci-dessous, mais aussi un avantage spécifique au format en ligne du cours d’Administrateur. Le cours s’étalant sur 12 semaines au lieu de 2 en présentiel, les apprenants bénéficient de plus de temps pour mûrir leurs réflexions sur les sujets abordés. C’est assez instructif de voir comment la réflexion évolue au fil des semaines !

En dehors de cet aspect très spécifique, voici les aspects généraux que nous avons découverts ou revalidés au fur et à mesure de nos sessions.

Les avantages de choisir une formation Montessori en ligne

Les cours Montessori en ligne offrent plusieurs avantages par rapport aux cours en présentiel.

  • Flexibilité : Les cours en ligne offrent une certaine souplesse en termes d’horaires. Vous pouvez accéder aux supports de cours et aux conférences à votre convenance, ce qui vous permet d’apprendre à votre propre rythme et d’adapter vos études à d’autres engagements, tels que le travail ou les obligations familiales.
  • Indépendance géographique : Avec les cours en ligne, vous n’êtes pas soumis à des contraintes géographiques. Vous pouvez vous inscrire à un programme de formation Montessori proposé par des établissements réputés depuis n’importe où dans le monde, ce qui vous évite d’avoir à vous déplacer ou à payer des frais de voyage.
  • Rentabilité : Les cours en ligne ont souvent un coût global inférieur à celui des cours en présentiel. Il n’y a pas de frais liés aux déplacements, au logement ou aux repas, ce qui fait de la formation en ligne une option plus abordable pour de nombreuses personnes.
  • Diversité des ressources d’apprentissage : Les cours en ligne utilisent une variété de ressources multimédias, telles que des vidéos, des modules interactifs et des forums de discussion en ligne. Cette diversité de ressources améliore l’expérience d’apprentissage et répond aux différents styles d’apprentissage.
  • Apprentissage à son rythme : Les cours en ligne permettent d’apprendre à son propre rythme. Vous pouvez passer en revue et revoir le matériel de cours selon vos besoins, ce qui vous permet d’acquérir une compréhension plus personnalisée et plus complète du contenu.
  • Accès à l’expertise : Les cours en ligne rassemblent souvent des formateurs et des éducateurs Montessori expérimentés du monde entier. Vous avez ainsi accès à un large éventail de compétences et de points de vue qui ne sont pas forcément disponibles dans un programme de formation en face à face.
  • Connexions mondiales et réseautage : Les cours en ligne offrent la possibilité d’entrer en contact avec des apprenants de différentes parties du monde. Participer à des discussions en ligne, partager des expériences et collaborer à des travaux peut élargir votre réseau professionnel et vous exposer à diverses perspectives au sein de la communauté Montessori.
  • Développement des compétences technologiques : Participer à un cours en ligne peut améliorer votre culture numérique et vos compétences technologiques. Les plateformes d’apprentissage en ligne ne cessant d’évoluer, l’acquisition de compétences en matière de navigation dans des environnements virtuels et d’utilisation d’outils en ligne peut s’avérer avantageuse dans divers contextes professionnels.
  • Accès permanent aux supports de cours : Les cours en ligne offrent souvent un accès aux supports de cours au-delà de la durée du programme. Cela vous permet de revoir le contenu, de vous référer aux ressources et de continuer à apprendre même après avoir terminé le cours.
  • Équilibre entre théorie et pratique : Les cours en ligne visent généralement à trouver un équilibre entre les connaissances théoriques et l’application pratique. Grâce aux discussions en ligne, aux études de cas et aux travaux pratiques, vous pouvez appliquer les concepts appris dans le cours à des scénarios du monde réel.
  • Communauté de soutien en ligne : Les cours en ligne favorisent souvent un fort sentiment d’appartenance à une communauté grâce à des forums virtuels, des salles de discussion et des activités de collaboration. Ces plateformes permettent aux apprenants d’échanger avec leurs pairs, de demander conseil aux formateurs et de partager leurs points de vue, créant ainsi un environnement d’apprentissage favorable et interactif.
  • Intégration de la technologie et de Montessori : les cours en ligne permettent d’explorer l’intégration de la technologie dans la pédagogie Montessori. Grâce aux plateformes en ligne et aux ressources numériques, vous pouvez comprendre comment la technologie peut compléter et améliorer les principes et les pratiques Montessori.

Les défis de choisir une formation Montessori en ligne

Mais si les cours Montessori en ligne offrent de nombreux avantages, ils comportent également leur lot de difficultés. Voici quelques-uns des principaux défis associés aux cours Montessori en ligne.

  • Expérience pratique limitée : Les cours en ligne peuvent manquer de l’expérience pratique inhérente à la formation Montessori en face à face. Travailler directement avec le matériel Montessori et observer les enfants dans une salle de classe physique peut s’avérer plus difficile dans un environnement d’apprentissage en ligne, en particulier si vous n’avez pas un accès permanent ou facilité à une Ecole Montessori.
  • Motivation personnelle et discipline : L’apprentissage en ligne exige de la motivation personnelle et de la discipline pour rester engagé et terminer le cours de manière indépendante. Sans la structure et la responsabilité d’une salle de classe physique, certains apprenants peuvent avoir du mal à rester concentrés et à maintenir une routine d’étude cohérente.
  • Interaction limitée en face à face : Les cours en ligne reposent principalement sur la communication virtuelle, ce qui peut limiter l’interaction en face à face avec les enseignants et les autres apprenants. L’absence de discussions en personne et d’interactions en temps réel peut réduire les possibilités de retour d’information immédiat, de clarification et de lien social. Les salles de discussion en petits groupe disponibles sur Zoom par exemple offrent de réelles possibilités de discussion, mais le temps nécessairement limité garantit une bonne dose de frustration à la fin de la période de discussion !
  • Défis techniques : L’apprentissage en ligne nécessite un accès fiable à Internet et une bonne maîtrise des outils et plateformes numériques. Les problèmes techniques, tels qu’une mauvaise connectivité internet, des problèmes de compatibilité logicielle ou des défaillances du système de gestion de l’apprentissage, peuvent perturber le processus d’apprentissage et causer de la frustration.
  • Possibilités de réseautage réduites : Bien que les cours en ligne facilitent les connexions avec des apprenants de différents endroits, l’expérience de réseautage peut être différente de celle d’une formation en face-à-face. Il peut être plus difficile de nouer des relations et d’établir des liens professionnels uniquement par des moyens virtuels que par des interactions en personne.
  • Possibilités d’observation limitées : La formation Montessori met souvent l’accent sur l’importance de l’observation des enfants pour comprendre leur développement et adapter les approches éducatives. Les cours en ligne peuvent offrir des possibilités limitées d’observation des enfants en temps réel, ce qui peut avoir un impact sur la profondeur de la compréhension et l’application pratique des principes Montessori. À nouveau, il est utile d’avoir un accès à une école Montessori à proximités de chez soi lorsqu’on entreprend une formation Montessori en ligne.
  • Auto-évaluation et retour d’information : En l’absence d’un retour d’information immédiat de la part des formateurs, l’auto-évaluation devient cruciale dans un environnement d’apprentissage en ligne. L’évaluation de ses progrès, l’identification des domaines à améliorer et la recherche d’un retour d’information autonome peuvent nécessiter une réflexion personnelle supplémentaire et un engagement proactif.
  • Gestion du temps : Les cours en ligne exigent souvent des individus qu’ils gèrent leur temps efficacement et qu’ils équilibrent leurs études avec d’autres engagements. Jongler entre le travail, la vie personnelle et les cours en ligne peut être exigeant et nécessiter de solides compétences en matière de gestion du temps et d’organisation.
  • Risque de distraction : L’apprentissage à domicile ou dans d’autres environnements peut exposer les apprenants à des distractions telles que les responsabilités domestiques, les interruptions familiales ou les bruits extérieurs. Rester concentré et créer un environnement propice à l’apprentissage peut être un défi pour certaines personnes.

Il est important d’être conscient de ces difficultés lorsque l’on envisage de choisir une formation Montessori en ligne. Cependant, avec une bonne organisation, de la motivation et de l’engagement, beaucoup de ces défis peuvent être surmontés, ce qui permet aux apprenants de bénéficier des atouts des formations Montessori en ligne.

Comprendre le jeu et le travail dans l’éducation Montessori

Dans la pédagogie Montessori, comprendre les concepts de jeu, de travail et d’activité ludique permet de mieux mesurer leur impact dans les expériences d’apprentissage des enfants. Maria Montessori, l’éducatrice visionnaire à l’origine de la méthode Montessori, a souligné la valeur de ces concepts pour favoriser le développement des enfants et nourrir leur curiosité innée. Dans cet article sur le référencement, nous allons nous pencher sur les spécificités du jeu, du travail et du divertissement dans la pédagogie Montessori, en présentant des citations pertinentes de Maria Montessori elle-même et en fournissant des exemples concrets.

Le jeu : apprendre en s’engageant dans un but précis

Maria Montessori considérait le jeu comme un aspect essentiel du processus d’apprentissage des enfants. Elle a déclaré : « Le jeu est le travail de l’enfant ». Dans le contexte Montessori, le jeu fait référence à l’engagement et aux activités qui contribuent au développement de diverses compétences et de la compréhension. Dans les classes Montessori, les jeux sont soigneusement conçus pour capter l’intérêt des enfants et leur donner l’occasion d’apprendre. Par exemple : lors d’une leçon de mathématiques Montessori, les enfants peuvent participer à un jeu appelé « marelle sur la ligne des nombres ». Ce jeu combine le mouvement physique et les concepts numériques, encourageant les enfants à sauter sur une ligne numérique tout en identifiant et en séquençant les nombres.

Le travail : exploration significative et compétences pratiques

Dans la pédagogie Montessori, le travail fait référence à des activités utiles que les enfants entreprennent pour explorer, développer des compétences et contribuer à leur propre croissance. Maria Montessori pensait que le travail devait être utile et significatif pour favoriser l’indépendance et l’auto-motivation. Elle soulignait que « l’enfant est à la fois un espoir et une promesse pour l’humanité ». Par exemple, les activités de la vie pratique telles que verser de l’eau, faire des cuillères ou des exercices de boutonnage sont considérées comme du travail dans la pédagogie Montessori. Ces activités permettent non seulement d’affiner la motricité fine, mais aussi d’inculquer aux enfants un sens de l’ordre, de la concentration et de l’accomplissement lorsqu’ils s’engagent dans des tâches utiles.

Le jeu : exploration naturelle et créativité

Maria Montessori a reconnu la valeur inhérente du jeu dans le développement de l’enfant. Elle a insisté sur le fait que le jeu n’est pas frivole, mais qu’il constitue un moyen essentiel d’expression, de créativité et d’exploration. Les classes Montessori offrent de nombreuses possibilités aux enfants de s’engager dans des jeux ouverts, ce qui leur permet de développer leur imagination et leur capacité à résoudre des problèmes. Par exemple, les classes Montessori 6-12 ans disposent souvent d’espaces réservés au « jeu de simulation » où les enfants peuvent librement s’adonner à des jeux imaginatifs. Ils peuvent créer des scénarios fictifs, comme la mise en place d’une épicerie fictive, des jeux de rôle sur différents métiers ou la construction de mondes imaginaires à l’aide de blocs de construction.

Dans la pédagogie Montessori, le jeu, le travail et le jeu sont imbriqués pour créer une expérience d’apprentissage holistique pour les enfants. En s’engageant volontairement dans des jeux, les enfants acquièrent des compétences et des concepts essentiels. Les activités de travail significatives favorisent l’indépendance, la concentration et les compétences pratiques. Le jeu nourrit la créativité, l’imagination et la capacité à résoudre des problèmes. Comme l’a magnifiquement déclaré Maria Montessori, « le jeu est la forme la plus élevée de la recherche ».

En intégrant le jeu, le travail et le jeu dans le contexte Montessori, les éducateurs permettent aux enfants de développer leur potentiel, de devenir des apprenants tout au long de leur vie et de s’épanouir dans leur parcours éducatif.

L’importance du travail de la main dans les apprentissages

La main, reflet du cerveau

Maria Montessori dit que l’enfant a BESOIN de toucher les objets pour se développer : elle parle de « mouvements constructeurs ». Elle ajoute que ces mouvements constructeurs sont dictés par la vie mentale de l’enfant : quand il se met en mouvement, il sait par avance ce qu’il veut faire.

Et ce qu’il veut faire, il l’a déjà vu faire par l’adulte, et notamment les activités des tâches quotidienne.

Exemples :  

–          laver et essuyer la vaisselle

–          laver le linge

–          balayer, se servir de la serpillière

–          éplucher, couper, presser, piler

–          se laver les mains, s’habiller, se moucher, se peigner

–          visser dévisser, cirer, ouvrir et fermer des flacons différents etc…

Respecter le développement de votre enfant

Cependant, beaucoup de parents ont une envie irrépressible de faire à la place de leurs enfants sous prétexte que celui-ci risque de casser, d’abîmer, de se blesser…  Il existe bien là un conflit entre les besoins vitaux de mouvements manuels de l’enfant et celui du parent qui fait à sa place, et donc concrètement l’empêche de le faire lui-même. Interdire le travail de la main des jeunes enfants, c’est réprimer leur croissance.

La main est un organe de structure complexe, qui permet à l’intelligence de se manifester et à l’humain d’établir une relation avec son environnement. Il prend possession de l’environnement avec ses mains en le transformant à l’aide de son intelligence. 

À partir de ça, on peut prendre en considération,  pour examiner le développement psychique de l’enfant, l’origine des deux expressions du mouvement que l’on pourrait qualifier  d’ « intellectuelles » : l’apparition du langage et le commencement de l’activité des mains qui aspire au travail.

Mettre à disposition du travail pour l’enfant

Pour apprendre à se servir de ses petites mains pour exercer un travail, l’enfant à besoin d’objets extérieurs à manipuler. Autrement dit, il faut qu’il trouve dans l’environnement des « motifs d’activités ». Bien souvent tous les objets qui entourent l’enfant sont la propriété de l’adulte, destiné à son propre usage. Ce sont des objets qui lui sont interdits. L’interdiction de toucher impact fortement le sujet vital du développement de l’enfant.

Si l’enfant touche les objets, il est soit puni, soit grondé par l’adulte. Or, l’enfant ne se meut pas par hasard. Il construit les coordinations nécessaires à l’organisation de ses mouvements, guidé par son égo, qui le dirige depuis l’intérieur (le moi intérieur).

Montrer avec des gestes lents

Le travail du renforcement du poignet et la coordination oeil-main est nécessaire au bon développement de l’enfant. Montrez-lui comment se servir de tel ou tel objet en les manipulant avec des gestes lents afin que celui-ci puisse s’en imprégner. Vous pourrez constater par vous-même combien l’enfant prend plaisir et avec un grand intérêt à exécuter les gestes de ses mains avec une profonde concentration. N’oubliez pas, l’enfant aime vous imiter. Par ailleurs, un autre rappel utile : les objets doivent être adaptés à la taille et la force de l’enfant. 

Voici en images des petites mains au travail, photos prises dans différentes ambiances Montessori où j’ai travaillé. 😊

Les mises en paires

Mon fils Élie à l’âge de 2 ans adorait les animaux. Il passait des heures a jouer avec ses figurines. Les animaux de la ferme, les animaux de la savanne, les animaux domestiques, les animaux d’Afrique, les animaux marins.

Bref, il s’était fait toute une collection grâce aux cadeaux lors de ses anniversaires ou des fêtes. Il avait reçu également des dinosaures phosphorescents achetés au Québec par sa tata.😁

L’idée m’est venue de lui créer un jeu de mise en paires autour de ses figurines et de leur pelage, et de travailler sur les caractéristiques des animaux :

Cet animal a-t-il des poils?

Cet animal a-t-il des plumes?

Cet animal a-t-il des écailles?

etc…

Je possédais quelques chutes de tissus qui ressemblaient au pelage de ses figurines. J’ai pris en photo les chutes, en pensant a zoomer une partie du tissu. Puis j’ai imprimé et plastifié les cartes.

Ensuite j’ai confectionné une pochette pour y ranger les cartes, et j’ai acheté une petite corbeille pour y mettre les figurines.

But indirect et but indirect

Allez, je vous remets le vocabulaire Montessori pour cette activité ; souvenez-vous du but direct et du but indirect.

Le but direct : la mise en paire

Le but indirect : la concentration, l’attention porté au détail.

Cette activité de mise en paire, invitera votre enfant à faire le focus sur le pelage des animaux. 

Libre à vous d’en créer plein d’autres en fonction des animaux que vous avez chez vous, et que votre enfant apprécie.

Préparez votre activité de mise en paires

 Le matériel

Il vous faut entre 6 et 10 figurines, et des cartes reprenant en zoom le pelage. Ici, nous avons les 9 animaux suivants: tigre, éléphant d’Afrique, berger allemand, girafe, zèbre, vache (Allemande Holstein), cheval (jument andalouse), jaguar et crocodile.

Vache allemande Holstein
Jaguar
Jument
Crocodile
Chien berger allemand
Lion
Éléphant d’Afrique
Tigre
Girafe
Zèbre

L’activité

Âge : à partir de 2 ans

• Proposez à votre enfant de manipuler ses animaux pendant quelque temps. 

• Montrez à votre enfant où sont rangés les cartes, la pochette, le panier etc.. (dans notre exemple ici, je les ai mises dans une pochette)

• Dans un premier temps, observez ce qui se passe. Si votre enfant est en pleine période sensible de l’ordre, il se peut qu’il trouve le chemin de l’activité tout seul. 

• Proposez à votre enfant de regarder les cartes, et faites lui deviner à quel animal elles appartiennent. 

• Laissez votre enfant réaliser sa mise en paires. 

• Laissez votre enfant travailler autant de fois qu’il le désire.

• N’oubliez pas de faire ranger le matériel à votre enfant, à un endroit où il pourra le retrouver par lui-même.

Géométrie et Montessori : comment êtes-vous relié(e) à un triangle ?

Ce qui est beau dans la plupart des présentations Montessori, c’est que vous pouvez personnaliser la façon dont vous les présentez, selon votre propre compréhension. La façon dont vous commencez est très importante car si vous pouvez susciter l’intérêt de l’enfant dès le début, le travail de suivi qu’il fera après la présentation sera exactement ce qu’il faut pour qu’il saisisse pleinement le concept. 

Chaque présentation doit être amusante

Et ce que nous avons appris de Greg, c’est que chaque présentation doit être amusante pour les enfants. Même si vous vous concentrez sur des concepts qui sont considérés comme ennuyeux dans l’enseignement traditionnel, si vous trouvez un moyen de les rendre attrayants pour les enfants et qu’ils rient un peu pendant la présentation, vous êtes sur la bonne voie. 

Je n’ai pas assez de doigts pour compter le nombre de fois où nous avons fait tomber nos affaires par terre, parce que nous riions trop pendant les présentations de Greg. C’est pourquoi, en préparation de nos examens, nous avons tous essayé de trouver toutes sortes de façons amusantes de présenter nos présentations – pour qu’elles correspondent à notre personnalité. 

Un triangle comme un être vivant

Par exemple, en présentant les parties d’un triangle en géométrie, j’ai essayé de représenter le triangle comme une chose vivante qui a ses propres parties. Comme les êtres humains ont des bras, des jambes, des yeux, des oreilles et un nez, notre ami, le triangle, a ses propres parties : côtés, angles, sommets, etc. Pour la base, j’ai essayé de mettre l’accent sur le fait que n’importe quel côté du triangle peut être une base, alors j’ai dit aux enfants que lorsqu’un des côtés en avait assez d’être une base et de soutenir tout le triangle, il passait la tâche à un autre côté : « Hé, toi, joli petit côté là, assis sur mon dos et ne faisant rien, mon service est terminé, c’est ton tour ! 

Mais, si vous pensez que vous n’avez absolument rien en commun avec un triangle, essayez de penser aux quadrilatères (le losange, le parallélogramme, le cerf-volant, le carré, le rectangle, le trapèze). Outre le fait qu’ils ont aussi leurs propres parties, ils ont même un « arbre généalogique » comme vous et moi ; et leur ancêtre est le quadrilatère commun. 

Et comme c’est amusant lorsque les enfants commencent à découvrir par eux-mêmes la relation entre tous les quadrilatères, ce qu’ils ont en commun et ce qui les différencie. 

L’humour est essentiel avec les enfants

Il existe de nombreuses façons amusantes d’introduire les concepts de géométrie aux enfants, et nous serons à jamais reconnaissants à notre formateur, Greg, de nous avoir appris à « faire preuve d’humour pour sortir de chaque situation ». Il nous a toujours dit que le sens de l’humour est essentiel dans le travail avec les enfants. Vous devez toujours rire avec eux et vous devez apprendre à rire même de vous-même de temps en temps. Parce que nous sommes tous humains et nous ferons des erreurs, nous bavarderons et nous oublierons des choses. Et au lieu de s’inquiéter ou de se mettre en colère, il vaut toujours mieux s’en sortir en plaisantant. 

Biologie en Montessori : apprendre à apprécier, servir et sauver la nature

Une chose que je n’oublierai jamais de ma formation Montessori 6-12 ans, c’est le moment où tout s’est connecté et où, soudain, tout a pris un sens. Je peux honnêtement dire qu’au début, certains des concepts, qui m’avaient déjà donné du fil à retordre même au lycée, étaient assez difficiles à saisir pour moi. 

Au début, je n’aimais pas beaucoup les histoires. J’avais l’habitude de dire : « Je suis un écrivain, je peux écrire des histoires. Mais je ne suis pas un conteur, je ne susciterai jamais l’intérêt des enfants en leur racontant des histoires que je peux à peine comprendre moi-même ». Et pour moi, le Grand Récit de la venue de la vie sur la Terre était comme un grand point d’interrogation.  

Attendre pour mieux comprendre

Ne vous méprenez pas, quand Greg a raconté l’histoire, au début, j’étais fascinée. Mais après avoir lu l’histoire moi-même, certaines choses n’étaient pas très claires. Je ne pouvais pas comprendre les lois de chaque personnage de l’histoire, parce que mes connaissances en sciences étaient proches de zéro. J’ai donc mis cela de côté pendant un certain temps.

Mais on ne peut pas remettre quelque chose à plus tard pour toujours, surtout quand les examens sont proches et qu’il faut comprendre tous les concepts, afin d’obtenir ce qu’est vraiment « l’éducation cosmique » et d’être capable de présenter n’importe quel chapitre, n’importe quelle histoire, n’importe quelle présentation dans n’importe quel album. 

Soudain, tout a pris sens !

Je me souviens comment, deux jours de suite, je me suis tenue debout devant mon bureau, avec l’album de biologie ouvert devant moi, dessinant des croquis et soulignant tout ce qui me semblait utile pour éclairer mon esprit. Et alors que je me frappais la tête avec le dos d’un crayon, cela a soudain pris un sens. Je crois que j’étais en train de lire l’Histoire de la vie pour la cinquième fois de suite, quand elle m’a pris par surprise ! Tout d’un coup, tout a pris un sens. Toutes les lois, le dialogue entre les éléments inanimés de la terre. Enfin, je pouvais les imaginer en train de faire toutes ces choses et j’ai compris pourquoi ils prononçaient ces mots. 

Comprendre aussi le message caché

Et non seulement cela, mais j’ai aussi compris le message caché. Oui, l’histoire était destinée aux enfants afin qu’ils comprennent comment la vie est apparue sur notre planète et pourquoi. Mais elle leur a aussi montré que lorsqu’on est confronté à un problème, il vaut mieux essayer de trouver la meilleure solution pour régler ce problème plutôt que de chercher quelqu’un à blâmer. 

Les erreurs se produisent, les problèmes apparaissent. Le monde n’est pas parfait, mais si les enfants comprennent dès leur plus jeune âge que « quand il y a de la volonté, il y a un moyen », ils peuvent réellement devenir les agents cosmiques dont parle Maria Montessori. Ils apprendront à apprécier, servir et sauver la nature et ils feront de ce monde un endroit meilleur. 

Pour moi, le moment où tout est devenu clair dans ma tête a été très important, car j’ai réalisé que c’est aussi ce qui se passe avec les enfants lorsqu’ils commencent à voir les liens. C’est comme si un voile était levé et que vous pouviez tout voir clairement. Vous comprenez comment tout cela fonctionne et vous souhaitez apporter votre propre contribution au monde dans lequel vous vivez. 

Et c’est là notre principal objectif : encourager et guider les enfants à « guérir le monde ». 

Langage en Montessori : comment la grammaire peut vous aider à développer votre propre style

J’ai découvert ma passion pour l’écriture après avoir terminé le lycée. C’est alors que j’ai créé mon propre blog et que j’ai commencé à partager mes pensées profondes et personnelles avec une petite communauté de lecteurs. À l’université, j’ai étudié le journalisme et la façon dont vous pouvez offrir des informations à votre public, en touchant leur esprit et en manipulant leurs sentiments avec vos mots. 

Mais c’est seulement après la fin de la formation Montessori élémentaire et l’entrée dans le style des cours de langue, que j’ai réalisé que le développement de son propre style d’écriture peut commencer dès le plus jeune âge, en utilisant toutes les connaissances acquises en matière de vocabulaire et de grammaire. 

Une écriture plus créative

J’ai compris que l’écriture créative ne consiste pas seulement à être d’humeur à écrire, à avoir une idée et à la développer en utilisant son vocabulaire. Ou du moins pas tout le temps. Mais c’est aussi lié aux techniques et aux compétences d’écriture créative. Et l’étude de la grammaire joue un rôle important dans le développement de votre propre style. En analysant le texte d’un autre auteur et en découvrant quel temps il utilise et pourquoi, s’il choisit une humeur active ou passive, comment il choisit les adjectifs et les adverbes et pour quelle raison, vous disposez d’un modèle et c’est à vous d’utiliser la même technique ou d’inventer la vôtre. 

De plus, en comparant les styles d’écriture de deux auteurs différents, les enfants comprennent l’importance de l’authenticité, de développer votre style personnel en fonction de votre propre personnalité et de ne pas être un imitateur. 

Imaginer différents styles d’écriture

Ce que je trouve étonnant dans les présentations de style et d’écriture créative, c’est le fait que vous ayez toujours une discussion avec les enfants et que vous essayez de découvrir leur point de vue. Un autre aspect est de leur permettre d’utiliser leur outil le plus important – leur imagination – pour trouver différents styles pour raconter le même événement (« comme un biologiste », « comme un romancier », « comme un auteur pour enfants »). 

Et l’imagination de l’enfant du deuxième plan n’a pas de limite. Si, en tant qu’adulte, vous pouvez penser à 4 ou 5 styles d’écriture de la même chose, ils trouveront le sixième, le septième et même huit styles différents et ils s’amuseront beaucoup à le faire. 

Et après avoir écrit dans tous ces styles, ils peuvent faire une autre chose amusante. Ils peuvent discuter des techniques utilisées, du choix des mots et de la longueur de leurs phrases dans chaque cas. 

Je ne sais pas si cette partie de mon album linguistique m’enthousiasme, parce que j’ai « un truc » pour l’écriture ou que c’est en fait très excitant pour tout le monde, mais j’ai hâte de retourner dans ma classe et d’expérimenter toutes ces présentations sur mes enfants. Je ne peux qu’espérer que mon enthousiasme suscitera l’intérêt pour eux et que l’écriture créative deviendra une activité amusante pour tout le monde. 

Comme le dirait Greg, il y a beaucoup d’autres histoires intéressantes dans mon album de langues, mais ce sont des histoires pour un autre jour. 

La géographie en Montessori : comment tout a commencé

Qui aurait cru que l’étude de la géographie impliquait tout ce qui concerne la vie et la réalité physique, et pas seulement la mémorisation de la capitale, de la population et de la superficie de chaque pays ? Pas moi ! Du moins, pas avant d’entrer en formation Montessori 6-12 ans. 

Quand j’ai vu la liste des sujets que devions traiter en Géographie et que j’ai réalisé qu’elle contenait des éléments d’astronomie, de physique, de chimie, de météorologie, de géologie et tout ce qui est lié à notre planète, je peux honnêtement admettre que j’ai été fascinée. Même au lycée, je n’avais pas beaucoup d’occasions de mettre des lunettes et de faire des expériences, et en voyant que ces enfants ont tout à leur disposition pour découvrir tout ce qu’il y a à savoir sur notre univers, j’ai commencé à comprendre pourquoi notre formateur n’arrêtait pas de dire que Maria Montessori était un génie. 

Une approche globale

Je peux admettre que pour beaucoup, j’ai moi-même été étonnée par les présentations et je me suis sentie comme une enfant de 6 ans. Et ce n’est pas parce que je n’avais aucune idée des informations qui nous étaient présentées (même si, parfois, je n’en avais pas vraiment !) mais parce que j’ai finalement commencé à voir les liens entre des concepts spécifiques. Par exemple, oui, tout le monde connaît les mouvements de notre planète Terre et les saisons, mais combien d’entre nous comprennent vraiment leur lien avec les zones climatiques et la façon dont la végétation et la faune sont réparties sur nos continents ? Et lorsque vous parcourez toutes les présentations du chapitre Soleil et Terre, et que vous vous rendez compte de ce qui s’y passe et de la merveilleuse présentation de ces connexions à l’enfant du deuxième plan, vous ne pouvez plus revenir ensuite à la manière traditionnelle d’enseigner la géographie aux enfants ! 

Le récit du « Dieu qui n’a pas de mains »

L’une de mes présentations préférées en géographie est celle qui m’a un peu effrayé au début du cours. Ce qui est drôle, c’est qu’à la fin de la formation, avant les examens, non seulement je n’avais plus peur, mais je priais pour que cela apparaisse sur le papier d’examen ! La présentation est la premier Grand Récit : l’histoire de “Dieu qui n’a pas de mains” et elle vous donne le sens de la façon dont tout a commencé !

J’en avais peur parce que c’est une très longue histoire et qu’elle contient beaucoup de détails sur la naissance de notre univers, la formation de notre planète et le temps qu’il a fallu pour qu’elle se refroidisse et se prépare à la première forme de vie. Il contenait également deux expériences, dont l’une était fascinante pour moi mais que j’avais peur de faire, parce que, je dois l’admettre, je n’ai jamais été bonne en science et je n’avais pas beaucoup d’expérience dans la réalisation d’expériences scientifiques. 

Je me souviens que notre formateur, Greg MacDonald, a raconté cette histoire dans les premières semaines de notre formation et j’étais très étonnée de ses talents de conteur. J’ai regardé autour de moi, à ce moment-là, nos camarades de classe, et j’ai réalisé que je n’étais pas la seule à être hypnotisée par ses paroles. C’est à ce moment-là que mon ambition et ma volonté ont commencé à se réveiller et je me suis dit que j’allais pratiquer cette histoire devant le miroir aussi longtemps qu’il me faudrait pour la raconter avec la même passion et le même engagement. Et devinez quoi ? Maintenant, c’est devenu une histoire que j’ai hâte de partager avec les enfants de ma classe.

Et je vais vous dire un petit secret : mon souhait s’est réalisé ! Lors de l’examen écrit de géographie, nous devions choisir entre deux sujets, et l’un d’entre eux était le Grand Récit du Dieu qui n’a pas de mains !

Je n’ai plus peur de l’Histoire !

Je n’ai jamais pensé à l’histoire autrement que comme une raison pour mon professeur de lycée de faire de ma vie un enfer, jusqu’à ce que je commence à l’étudier dans le cadre de ma formation Montessori. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à voir l’histoire telle qu’elle était vraiment : NOTRE histoire – l’histoire de la façon dont l’être humain est venu et a évolué sur notre planète. 

Je peux admettre que lorsque j’ai réalisé cet aspect de l’histoire, j’ai finalement compris son importance dans notre programme d’études et j’ai cessé de la détester. C’est à ce moment que mon voyage dans l’éducation cosmique de Maria Montessori a commencé et à chaque étape, il est devenu de plus en plus clair que « chaque chose a sa propre histoire » et que tout est connecté. 

Les héros inconnus

Tout a commencé avec l’importance des héros inconnus de l’humanité et la façon dont nous pouvons guider les enfants pour qu’ils apprécient la contribution de nos ancêtres à l’époque actuelle. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est l’accent mis sur nos dons les plus importants, présentés dans l’Histoire de l’avènement des êtres humains : nos mains, notre cerveau complexe (imagination et raisonnement) et notre capacité à aimer. 

Après avoir présenté ces grands dons, nous avons évoqué ce qui relie tous les humains, quelle que soit la période à laquelle ils ont vécu : leurs besoins humains fondamentaux et la manière dont ces besoins ont poussé l’humanité à poursuivre le travail de création. 

Pour moi, c’était fascinant d’explorer cette idée de l’histoire si différemment de ce que je faisais quand j’étais étudiant. Au lieu de nous concentrer sur les rois, les reines et les empereurs, sur les batailles célèbres, les guerres et autres événements sanglants, nous avons examiné de plus près comment les gens ordinaires vivaient, comment ils ont commencé à satisfaire leurs besoins fondamentaux et comment ils ont évolué à travers le temps, en utilisant ces trois dons essentiels. Et, bien sûr, en comparant la façon dont ils vivaient à l’époque avec la façon dont les gens vivent et satisfont leurs besoins aujourd’hui. Le fait que nous donnions plus de sens aux héros inconnus, fait comprendre aux enfants que chaque être humain compte et que chacun est capable de donner sa propre contribution pour rendre le monde meilleur. Et c’est une chose merveilleuse !

La « bande noire » Montessori

L’un de mes matériels Montessori préférés pour l’histoire est la “bande noire”. Cette présentation est souvent appelée « une leçon d’humilité » et c’est parce qu’elle donne aux enfants une impression sensorielle sur le temps qu’il a fallu à notre planète pour se préparer à l’apparition des êtres humains et, aussi, sur le peu de temps que nous, les humains, avons passé sur cette planète. Cela apprend aux enfants que nous devrions également être reconnaissants pour tout ce que la nature a préparé avant notre arrivée. 

Enfin, un autre aspect qui m’a convaincu que Montessori est la façon dont je veux que mes enfants comprennent l’histoire est le fait qu’ils ont la liberté d’explorer tout ce qu’ils veulent dans ce domaine. En tant que guides, nous ne devons que susciter leur intérêt et les conduire à la porte par laquelle ils veulent entrer. Si l’un d’entre eux veut explorer les Égyptiens, il est libre de le faire. Si un autre enfant ne s’intéresse pas du tout aux Égyptiens mais qu’il aime la civilisation de la vallée de l’Indus, il est encouragé à poursuivre dans cette voie et à découvrir autant de détails qu’il le souhaite. Et en leur donnant aussi la liberté de se parler pendant leurs activités en classe, il y a de grandes chances qu’ils commencent à comparer les civilisations et à échanger les informations qu’ils ont découvertes.

Et c’est ce que nous appelons faire d’une pierre deux coups !