En tant que parent, c’est parfois difficile de garder sa patience lorsque l’on répète pour la Xième fois la même chose, ou bien lorsque l’on fait de son mieux pour montrer précisément comment faire un geste… et que l’on voit notre enfant ne pas s’exécuter tel que demandé ou démontré…
J’ai reçu une leçon de calme de mon fils un soir.
Il avait déposé 6 dalles en mousse au sol pour jouer à sauter sur un carré après l’autre.
Je suis assise dans un fauteuil du salon à 2 mètres de la scène qui va se jouer et que je regarde tout simplement comme une maman regarde son enfant jouer.
Le fils montre à son père
Mon fils invite son père à sauter sur les dalles en suivant un ordre précis. Pour montrer l’ordre, il réalise l’exercice lui-même (tel que l’on présenterait un matériel) : Aller de la dalle 1 à 2 puis 3, 4 , 5 et enfin 6 (voir photo). Son père s’exécute mais passe de 1 à 2 puis 4, 3, 5 et 6. Mon fils dit simplement :« Non ce n’est pas ça » et sans autre commentaire, il présente à nouveau la séquence en sautant sur les dalles. Son père retente une nouvelle fois, mais réalise vraissemblablement l’exercice dans un autre ordre que celui demandé. Mon fils dit alors : « Tu t’es trompé, je te montre »… Réussite enfin du papa lors de son essai suivant.
Ce petit garçon est resté calme et présent, tout le temps de cette petite séance de quelques minutes.
Il n’a manifesté aucune émotion d’agacement ou d’impatience, quand bien même c’était juste avant d’aller dormir donc avec sa propre fatigue accumulée sur la journée.
Il s’est contenté de présenter en silence et de ne dire que le strict nécessaire. Après avoir montré une nouvelle fois, au lieu de dire :« Pfff je te REmontre… Tu regardes bien cette fois hein ? » tel que je m’entends dire lorsque je fini par m’impatienter… (être montessorienne ne signifie pas être parfaite ^^, on reste humaine).
Lorsque son papa a réussi, mon fils s’est contenté d’un :« Oui c’est ça ! », aucune félicitation ou de : « Ah ben, tu vois que tu y arrives ! ». Il s’est ensuite mis à ranger les dalles pour ensuite monter pour aller dormir.
Le voir pour le croire
Vous l’avez sans doute constaté via d’autres billets que j’ai pu écrire avant. J’ai vraiment VRAIMENT besoin de vivre les choses pour les croire et les intégrer. J’accepte les informations que l’on va me donner ou m’enseigner bien entendu, mais c’est tellement plus agréable de vivre ce que l’on aura tenté de nous enseigner par des mots. En tout cas, j’aime à savoir que les choses que j’entends restent bien dans ma tête et que ce que je vis consolide ce que j’ai pu apprendre.
Merci ce soir-là à mon petit formateur de bientôt 4 ans.
Ainsi qu’à Maria Montessori qui nous invite à observer quel que soit le lieu, quelle que soit l’heure.