Les périodes sensibles dans la pédagogie Montessori

Les périodes sensibles sont le fruit de l’observation de Maria Montessori, qui fait le parallèle avec les travaux de De Vries qui avait découvert les périodes sensibles chez les insectes. Selon Maria Montessori, chaque enfant est unique. Il a sa personnalité propre, son rythme de vie, ses qualités et ses difficultés éventuelles. Mais tous les enfants – sans exception – traversent des «périodes sensibles» qui leur sont propres.

Qu’est-ce que les périodes sensibles dans la pédagogie Montessori ?

Les périodes sensibles sont des moments pendant lesquels les sensibilités intérieures  de l’enfant s’expriment par rapport à une caractéristique de l’environnement qui pousse l’enfant à se transformer. Elles éveillent en l’enfant une attirance particulière autour d’un aspect de l’environnement. Par exemple, on sait que le jeune enfant entend tous les sons de l’environnement et toutes les langues des la naissance, mais il retiendra plus particulièrement les sons qu’il entend parler dans son environnement pour construire sa langue maternelle.

Les périodes sensibles sont passagères et se limitent à l’acquisition d’un caractère donné.

Il s’agit de sensibilités spéciales, de moments de la vie de l’enfant où celui-ci est tout entier «absorbé» par une sensibilité particulière à un élément précis de son environnement (la maison, la classe). Ce sont des périodes transitoires, elles se limitent à l’acquisition d’un caractère déterminé ; une fois le caractère développé, la « sensibilité » cesse. Il est donc primordial que  l’environnement offre au bon moment à l’enfant les moyens de se développer en utilisant ces périodes sensibles.

Maria Montessori fait des périodes sensibles des lois de développement et a défini l’activité de celles-ci chez les êtres humains entre leur naissance et 6 voire 7 ans, elles peuvent se chevaucher.

Maria Montessori a défini 6 périodes sensibles : 

  • la période sensible de l’ordre, environ de la naissance à 6 ans.
  • la période sensible du langage, plus ou moins entre 2 mois et 6 ans.
  • la période sensible de la coordination des mouvements, environ de 18 mois à 4 ans.
  • la période sensible du raffinement des sens, environ de 18 mois à 5 ans.
  • la période sensible du comportement social, environ de 2 ans et demi à 6 ans.
  • la période sensible des petits objets, au cours de la 2e année sur un temps très court.

Quelle est leur importance dans le développement de l’enfant ?

Ce sont ses périodes sensibles qui guident l’enfant dans sa construction, poussé par son maître intérieur et sa force vitale qui  « font advenir » les potentialités du mouvement et du langage.

L’enfant se nourrit de son environnement. Ce dernier doit donc répondre à ses besoins et prendre en compte les périodes sensibles pour aider ces traits à se développer au mieux. L’environnement doit donc être/incarner l’ordre, permettre le mouvement qui a un but défini, permettre le langage, permettre les expériences sensorielles justes, permettre la relation sociale.

Le rôle du parent ou de l’éducateur est de préparer cet environnement. Il observera l’enfant et en fonction des besoins constatés le mettra en lien avec cet environnement. Il doit connaître les sensibles intérieures ainsi que leur durée pour pouvoir les reconnaître en action et y répondre par la construction de l’environnement.

Maria Montessori considérait l’éducation comme une aide à la vie et il est d’une grande importance que l’adulte s’appuie sur les périodes sensibles de l’enfant pour que celui-ci se construise sur le plan physique, psychique et social. 

Selon Maria Montessori, « si l’enfant n’a pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais ». Pendant ces périodes sensibles, l’enfant assimile avec facilité et sans effort telle ou telle acquisition. Si l’enfant est aidé à ce moment précis, l’apprentissage se fait en profondeur. Mais, si l’enfant ne trouve pas les éléments (dans l’ambiance et le matériel) qui répondent à son besoin du moment, la sensibilité s’étiolera progressivement.

Maria Montessori était convaincue que les forces du développement sont incluses dans l’être vivant et que l’œuvre de l’éducation consiste à conserver leur spontanéité, et à éloigner tout ce qui pourrait les affaiblir et les empêcher de s’épanouir (les entraves).
 Il faut que l’enfant édifie lui-même sa personnalité et qu’il développe ses facultés motrices et intellectuelles. C’est pourquoi l’adulte doit avoir une confiance complète dans les forces de l’enfant, respecter sa liberté d’action et préparer l’environnement  nécessaire et favorable à son développement. L’adulte doit être capable d’observer les différences de rythme de l’enfant, il doit bien connaître son enfant en faisant preuve d’attention et de respect.

L’observation et le respect, la confiance en l’enfant sont des maitres-mots de la pédagogie Montessori. Nous aurons l’occasion d’y revenir bientôt.