Je m’appelle Elisabeth et je suis maman de 3 filles et aussi grand-mère de 3 petits enfants. Je vais vous présenter comment j’en suis arrivée à intervenir en tant qu’éducatrice Montessori auprès d’enfants en situation de handicap.
Dès mon plus jeune âge, j’ai voulu m’orienter vers les enfants et je suis devenue Auxiliaire Puéricultrice. Après quelques années d’exercice en crèche, très vite, j’ai réalisé que je ne faisais que du gardiennage. Je trouvais ces crèches tristes ! Est-ce que c’était ce que je voulais ? Non ! Je pensais que je n’étais pas faite pour travailler avec des enfants.
Vers Montessori en passant par l’Afrique
Je me suis dirigée vers des études d’infirmière pour pouvoir partir exercer en Afrique.
Après mon diplôme, j’ai fait des études de médecine tropicale en Belgique à Anvers. Et là, j’ai appris qu’il fallait considérer l’être humain dans sa globalité en tenant compte de sa culture, de sa famille, de ses croyances, bref de tout ce qu’il était ! Ce fut une grande révélation pour moi.
J’ai dû désapprendre beaucoup de ma formation d’infirmière et envisager la médecine autrement.
Je suis partie quelques années dans un petit village au nord du Cameroun et j’ai mis en pratique tout ce que j’avais appris. Qu’elle belle expérience de Vie !
De retour en France, je me suis mariée et dès que j’ai eu des enfants très vite, nous avons voulu offrir une autre école pour nos trois filles.
L’une de mes amies m’a fait connaître la Pédagogie Montessori et ce fut le coup de foudre. Enfin une pédagogie qui tient compte de qui sont mes enfants.
J’ai été visiter des écoles. Et là en observant les éducatrice et l’ambiance de la classe, je me disais… « Je n’y arriverai jamais ! » Comme il n’y avait pas d’école vers chez nous, j’ai commencé à me former.
A l’époque, je travaillais de nuit à l’hôpital et quand j’avais un moment de libre, je fabriquais mon matériel que je présentais à mes filles le lendemain. Un soir, je me souviens de l’une d’elle me voyant fabriquer les Table de Seguin, elle me dit : « Waouh Maman! Tu nous le montres demain ? » « Oui » Ma fille m’a juste dit « Merci » Quel encouragement pour moi
J’ai fait les formations d’éducatrice 3-6 et 6-12, tout en continuant mon travail d’infirmière.
J’ai ouvert mon école Montessori
Et puis un jour, j’ai fait le grand saut… J’ai quitté mon métier et j’ai ouvert une école avec l’une de mes amies.
Lorsque j’étais infirmière, on me disait : « quel beau métier ! Tu aides les gens !». Oui, c’était vrai ! Mais pour moi d’accompagner les enfants dans la découverte du monde, c’est comme les mettre au monde ! C’est un beau et noble métier et j’en suis si fière !
J’ai beaucoup travaillé dans des classes 6-9 et 6-12 et à plusieurs reprises, J’ai eu des enfants en difficultés, et même porteurs de handicaps.
J’ai participé à la création de 2 centres de formation Montessori AMI. Accompagner des adultes dans la découverte de ce qu’est réellement un enfant et suivre l’évolution de chacun à travers une pédagogie bienveillante, quel privilège !
Montessori pour les enfants en situation de handicap
Il y a quelques années, j’ai été contacté par une école en Suisse, qui dispose de 2 classes spécialisées avec des enfants à besoins spécifiques (poly handicapés). L’équipe voyant que les enfants devant les « fiches » n’arrivaient pas à travailler cherchaient une autre façon de faire. Ils ont fait le choix de la Pédagogie Montessori.
Ce fut pour moi une véritable révélation, ces enfants m’ont emmené dans leur monde. Ils m’ont tant appris ! Ils ont réussi à faire tomber mes fausses croyances. J’ai découvert des enseignantes extraordinaires qui ont accepté de changer complètement leur façon de faire.
Nous avons mis en place des ateliers et les résultats furent presque immédiats. Les enfants étaient heureux, calmes et concentrés C’était incroyable ! Les adultes me disaient « Mais je ne savais pas qu’ils étaient capables de tant de travail ! » « Ils sont si calmes ! » Et cette fois, les adultes étaient heureux et passionnés par ce qu’ils découvraient.
Je voudrais à travers ces vidéos partager avec vous ces quelques expériences. Et pourquoi pas, faire tomber des inquiétudes, voir même des préjugés qui nous empêchent de libérer le potentiel de chaque enfant.
On ne peut pas réduire un enfant à son handicap, il est tellement plus ! N’est-ce pas ?