Jeannette Toulemonde – Un mensonge, vraiment ? (1969)

Cet article a été édité en partenariat avec le Centre Nascita Montessori du Nord et son fonds documentaire.

(Fonds documentaire, EV. 1969 – Extrait ‘Le vrai et le faux’, par Jeannette Toulemonde, fondatrice du CNMN et de L’Enfant et la Vie)

Que faire si nous croyons découvrir un mensonge chez notre enfant ?

« Maman, la maîtresse a dit qu’il fallait apporter un rouleau de scotch… »

Une petite fille demandait ainsi à sa mère tous les jours quelque-chose de nouveau. La maman questionna la maîtresse et apprit que celle-ci n’exigeait rien de tel.

Elle réfléchit à sa propre attitude vis-à-vis de sa fille et reconnut que, si elle était généreuse en jouets, elle n’aimait pas beaucoup lui prêter le contenu de son tiroir : colle, crayons, etc…, ni lui acheter ces objets à la papeterie.

À force d’entendre répondre ‘non’, la petite fille avait trouvé un moyen d’acquérir ces objets, bien plus intéressants pour elle que de des jouets, et bien plus constructifs.

Derrière le ‘mensonge’ de nos enfants, nous pouvons souvent trouver une erreur de notre part. Cette erreur est souvent une trop grande emprise sur lui, qui force l’enfant à employer des moyens détournés pour arriver au but qui lui est fixé intérieurement.

Là encore il s’agit d’une déviation : l’enfant a rencontré un obstacle, il part dans une autre direction. Ne soyons pas un obstacle sur le chemin de nos enfants.

Mais ne prenons pas pour des mensonges toutes leurs paroles qui ne sont pas vraies selon nous.

Le petit enfant est un apprenti.

Son esprit s’exerce, cherche ; il peut lui arriver de se tromper. Ce n’est pas en le reprenant, en le grondant pour un soi-disant mensonge que nous l’aiderons à voir clair.

Aidons-le par une ambiance claire.

À un petit garçon de 4 ans qui dit à ses amis : « mon papa conduit un gros camion », alors que celui-ci est par exemple employé à la mairie, on ne répond pas vilain petit menteur ; car ce n’est pas volontairement qu’il a fait entorse à la réalité.

Une faute inconsciente n’est pas une faute.

Il a pris, comme souvent « ses désirs pour des réalités », c’est si imposant un gros camion ! Et il voulait tant que son papa qu’il aime, puisse avoir le plaisir de le conduire.

L’enfant a toujours une raison.

Cherchons cette raison chaque fois que nous voyons apparaitre un trouble, une déviation. Même si nous n’avons pas trouvé, rendons-lui l’ambiance positive dans laquelle le défaut ne peut pas vivre.