Après une longue absence, je reprends le fil de ce blog.
J’ai été pas mal occupé ces derniers mois depuis mars 2020. Par le Covid-19, qui a interrompu la plupart de mes projets (on ne voyage plus !). J’i aussi passé du temps avec mes collègues à écrire et amender de nombreuses fois des protocoles sanitaires bien sûr.
Montessori Action disponible en anglais !
Une autre nouveauté, dans un genre très différent : nous avons lancé la version en anglais de notre plateforme Montessori Action. Vous la trouverez ici : montessoriaction.com. Et pour l’occasion, la page Facebook de Montessori Action en français a été rebaptisée Montessori Action France. Vous la trouverez par là : https://www.facebook.com/montessoriactionfrance.
À l’heure où j’écris ces lignes, nous avons plus de 1200 abonnés sur notre page Facebook. Cela fait plaisir 🙂
J’ai aussi consacré pas mal d’énergie au management de l’École Montessori du Pays Rochois, pour laquelle j’ai assuré une mission de direction d’école par intérim pendant un an, suite au départ brusque et inattendu de sa fondatrice Clémence Corré pour cause de burn-out.
Passer le cap du départ de sa fondatrice
À mon départ fin octobre 2020, je laisse l’école en bon état, avec la sentiment du devoir accompli. Nous avons su traverser la crise du Covid et le départ de Clémence sans perdre trop de familles, et nous sommes parvenus à en recruter de nouvelles malgré tout dans ce contexte compliqué. Une fois de plus, un directeur d’école n’est rien sans ses éducatrices, donc je tiens à remercier en particulier Clotilde et Gwenaëlle pour leur année d’engagement auprès des enfants.
Une nouvelle équipe pédagogique est en place, les effectifs sont au plus haut, l’école bénéficie de plusieurs experts en appui, donc ça devrait rouler. Je n’ai pas pu porter comme je le souhaitais les réformes de gouvernance plus ambitieuses qui auraient permis de solidifier davantage les fondations, mais c’est la vie ! Bon courage à eux en tout cas.
Et justement, cette expérience supplémentaire de management d’école m’a confronté une fois de plus aux “lois d’airain de la démographie scolaire”.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Je veux dire par là qu’une école (privée hors contrat, donc qui dépend quasi exclusivement des frais dec scolarité) se pilote avant tout par les effectifs, et que les décisions stratégiques doivent dès lors s’apprécier à l’aune de la démographie actuelle et future de l’école, celle qui permettra ou non d’avoir les moyens de ses ambitions.
Une école Montessori comme un paquebot
Et justement, une école ressemble plus à un paquebot qu’à un bateau-fusée du Vendée Globe. Toute décision prise une année X est susceptible d’avoir des répercussions jusqu’à 8 ou 10 ans après, selon la taille de l’école et la diversité des classes. Et donc une décision qui semble pertinente à l’instant T doit aussi être évaluée en fonction de son impact potentiel dans le futur, parce qu’elle pourrait plus tard entrainer de sérieuses complications.
Un exemple : vous avez une classe de 3-6 ans de 25 élèves. Vous voulez augmenter vos éducatrices, ou bien renforcer l’équipe, ou tout autre motif (travaux à venir etc). Vous décidez d’ouvrir les robinets et de recruter 15 élèves de 3 ans l’année prochaine, là où la démographie “naturelle” de votre école aurait conduit à n’en recruter que 8 ou 9 maximum.
Et bien il y a fort à parier que dans quelques années, cela ne conduise à un dépassement des effectifs admissibles dans la classe élémentaire ! Effectifs admissibles au regard des locaux, ou bien de la gestion de la classe, ou encore de l’accueil de nouvelles familles ou des fratries, puisque l’école sera pleine comme un oeuf !
La démographie comme base de réflexion
C’est pourquoi avant de réfléchir à des hypothèses de développement d’une école, à la création d’une classe etc, je construis toujours un tableau de la démographie prévisionnelle à 10 ans. Cela permet d’avoir une vision plus complète de l’impact des possibles décisions, ainsi que des marges de manoeuvre.
It’s the demography, stupid 😉