Retourner à l’école après une formation Montessori

Terminer une formation Montessori est un accomplissement important qui permet aux éducateurs d’acquérir des connaissances et des compétences précieuses. Cependant, à l’heure où la rentrée des classes se prépare activement, retourner à l’école après une formation Montessori représente un test pour la motivation qui nous avait amenés à partir en formation.

Faire face aux défis quotidiens de la salle de classe peut être à la fois excitant et intimidant. Nous allons explorer comment les éducateurs peuvent naviguer efficacement dans la phase post-formation, exploiter leur nouvelle expertise et surmonter les défis potentiels dans la mise en œuvre pratique de la méthode Montessori.

  • Adopter un état d’esprit de croissance : abordez la phase post-formation avec un état d’esprit de croissance, en reconnaissant que l’apprentissage et la croissance sont des processus continus. Soyez prêt à affiner vos techniques d’enseignement, à vous adapter à des dynamiques de classe différentes et à rechercher des opportunités de développement professionnel.
  • Réfléchir aux enseignements de la formation : réfléchissez aux connaissances acquises au cours de votre formation Montessori et évaluez comment elles peuvent être appliquées à votre classe. Tenez compte des besoins et des caractéristiques uniques de vos élèves et adaptez les principes et le matériel Montessori en conséquence.
  • Collaborer avec des éducateurs Montessori expérimentés : demandez conseil à des éducateurs Montessori expérimentés qui peuvent vous apporter une aide précieuse pendant la transition. Participez à des discussions, partagez vos expériences et tirez parti de leurs connaissances pratiques pour améliorer votre enseignement.
  • Mettre en œuvre des changements progressifs : introduisez progressivement les principes et le matériel Montessori dans votre classe pour permettre une transition en douceur. Commencez par intégrer quelques activités Montessori et observez leur impact sur l’engagement et l’apprentissage des élèves. Développez progressivement votre mise en œuvre au fur et à mesure que vous gagnez en confiance et en expérience.
  • Donner la priorité à l’observation et au soutien individualisé : adoptez l’approche Montessori de l’observation et du soutien individualisé. Observez attentivement vos élèves pour comprendre leurs styles d’apprentissage, leurs intérêts et leurs besoins. Utilisez ces informations pour adapter votre enseignement et fournir des conseils personnalisés à chaque élève.
  • Favoriser un environnement préparé : créez un environnement préparé qui facilite l’indépendance, l’exploration et l’ordre. Aménagez votre salle de classe de manière réfléchie et organisée, en veillant à ce que le matériel soit facilement accessible et attrayant pour les élèves. Encouragez les élèves à s’approprier leur environnement d’apprentissage et à participer à son entretien.
  • Maintenir la cohérence et les routines : établissez des routines et des attentes cohérentes afin de fournir une structure et une stabilité à vos élèves. La cohérence aide les enfants à se sentir en sécurité et favorise le sentiment d’appropriation de leur parcours d’apprentissage. Maintenez un équilibre entre liberté et structure pour favoriser l’autodiscipline et la responsabilité.
  • Rechercher un développement professionnel continu : continuez à participer à des activités de développement professionnel afin d’approfondir votre compréhension de la pédagogie Montessori. Participez à des ateliers, des conférences et des séminaires pour vous tenir au courant des recherches actuelles, des meilleures pratiques et des méthodes d’enseignement novatrices qui améliorent l’expérience Montessori.
  • Collaborer avec les parents et les soignants : maintenir des lignes de communication ouvertes avec les parents et les soignants le cas échéant, en les impliquant en tant que partenaires dans l’éducation de leur enfant. Partagez vos connaissances sur l’approche Montessori, encouragez la participation des parents aux activités de la classe et fournissez-leur des ressources pour soutenir l’apprentissage de leur enfant à la maison.
  • Faire preuve de souplesse et d’adaptabilité : n’oubliez pas que chaque classe et chaque élève sont uniques et que la flexibilité est la clé d’une mise en œuvre réussie. Adaptez et affinez votre approche en fonction des besoins et des progrès de vos élèves. Considérez les défis comme des opportunités de croissance et adaptez continuellement vos stratégies d’enseignement pour répondre à l’évolution de la dynamique de la classe.

Retourner à l’école après une formation Montessori nécessite une combinaison de réflexion, de collaboration et d’état d’esprit de croissance. Adoptez les principes de la méthode Montessori, mettez progressivement en œuvre les changements et maintenez la cohérence tout en favorisant un environnement préparé. Recherchez le soutien d’éducateurs expérimentés, engagez-vous dans un développement professionnel continu et collaborez avec les parents et les soignants. En naviguant efficacement dans la phase post-formation, vous pouvez appliquer en toute confiance vos connaissances Montessori et avoir un impact positif sur la vie de vos élèves, tout en vous lançant dans un parcours éducatif épanouissant.

Comprendre le jeu et le travail dans l’éducation Montessori

Dans la pédagogie Montessori, comprendre les concepts de jeu, de travail et d’activité ludique permet de mieux mesurer leur impact dans les expériences d’apprentissage des enfants. Maria Montessori, l’éducatrice visionnaire à l’origine de la méthode Montessori, a souligné la valeur de ces concepts pour favoriser le développement des enfants et nourrir leur curiosité innée. Dans cet article sur le référencement, nous allons nous pencher sur les spécificités du jeu, du travail et du divertissement dans la pédagogie Montessori, en présentant des citations pertinentes de Maria Montessori elle-même et en fournissant des exemples concrets.

Le jeu : apprendre en s’engageant dans un but précis

Maria Montessori considérait le jeu comme un aspect essentiel du processus d’apprentissage des enfants. Elle a déclaré : « Le jeu est le travail de l’enfant ». Dans le contexte Montessori, le jeu fait référence à l’engagement et aux activités qui contribuent au développement de diverses compétences et de la compréhension. Dans les classes Montessori, les jeux sont soigneusement conçus pour capter l’intérêt des enfants et leur donner l’occasion d’apprendre. Par exemple : lors d’une leçon de mathématiques Montessori, les enfants peuvent participer à un jeu appelé « marelle sur la ligne des nombres ». Ce jeu combine le mouvement physique et les concepts numériques, encourageant les enfants à sauter sur une ligne numérique tout en identifiant et en séquençant les nombres.

Le travail : exploration significative et compétences pratiques

Dans la pédagogie Montessori, le travail fait référence à des activités utiles que les enfants entreprennent pour explorer, développer des compétences et contribuer à leur propre croissance. Maria Montessori pensait que le travail devait être utile et significatif pour favoriser l’indépendance et l’auto-motivation. Elle soulignait que « l’enfant est à la fois un espoir et une promesse pour l’humanité ». Par exemple, les activités de la vie pratique telles que verser de l’eau, faire des cuillères ou des exercices de boutonnage sont considérées comme du travail dans la pédagogie Montessori. Ces activités permettent non seulement d’affiner la motricité fine, mais aussi d’inculquer aux enfants un sens de l’ordre, de la concentration et de l’accomplissement lorsqu’ils s’engagent dans des tâches utiles.

Le jeu : exploration naturelle et créativité

Maria Montessori a reconnu la valeur inhérente du jeu dans le développement de l’enfant. Elle a insisté sur le fait que le jeu n’est pas frivole, mais qu’il constitue un moyen essentiel d’expression, de créativité et d’exploration. Les classes Montessori offrent de nombreuses possibilités aux enfants de s’engager dans des jeux ouverts, ce qui leur permet de développer leur imagination et leur capacité à résoudre des problèmes. Par exemple, les classes Montessori 6-12 ans disposent souvent d’espaces réservés au « jeu de simulation » où les enfants peuvent librement s’adonner à des jeux imaginatifs. Ils peuvent créer des scénarios fictifs, comme la mise en place d’une épicerie fictive, des jeux de rôle sur différents métiers ou la construction de mondes imaginaires à l’aide de blocs de construction.

Dans la pédagogie Montessori, le jeu, le travail et le jeu sont imbriqués pour créer une expérience d’apprentissage holistique pour les enfants. En s’engageant volontairement dans des jeux, les enfants acquièrent des compétences et des concepts essentiels. Les activités de travail significatives favorisent l’indépendance, la concentration et les compétences pratiques. Le jeu nourrit la créativité, l’imagination et la capacité à résoudre des problèmes. Comme l’a magnifiquement déclaré Maria Montessori, « le jeu est la forme la plus élevée de la recherche ».

En intégrant le jeu, le travail et le jeu dans le contexte Montessori, les éducateurs permettent aux enfants de développer leur potentiel, de devenir des apprenants tout au long de leur vie et de s’épanouir dans leur parcours éducatif.

Pourquoi Montessori est si cher ?

Dans la foulée de mon précédent post sur les salaires des éducateurs.trices Montessori, je voudrais revenir sur un point qui dérange souvent : pourquoi Montessori est si cher ? l’éducation Montessori serait-elle réservée aux riches ?

Pourquoi l’éducation Montessori est si chère ?

À l’origine, la pédagogie Montessori a été mise en oeuvre pour les enfants des quartiers pauvres de Rome. Comment se fait-il qu’aujourd’hui elle soit souvent plus coûteuse que les modèles éducatifs traditionnels ? Il y a plusieurs raisons pour cela. Cependant, il est important de noter que l’éducation Montessori n’est pas exclusivement réservée aux personnes aisées, et qu’il existe plusieurs facteurs qui contribuent au coût des programmes Montessori. Examinons quelques-unes des raisons qui expliquent les dépenses associées à l’éducation Montessori :

Formation et qualifications des enseignants

Les éducateurs Montessori suivent des programmes de formation spécialisés axés sur la philosophie, la méthodologie et les techniques de gestion de classe Montessori. Ces programmes de formation nécessitent un investissement important en temps et en argent. Les écoles Montessori doivent donc rémunérer leur personnel formé et qualifié en conséquence, ce qui peut contribuer à augmenter les frais de scolarité.

Faible taux d’encadrement

Les classes Montessori ont généralement un faible ratio élèves/enseignant afin de garantir une attention et un soutien individualisés à chaque enfant. Cela nécessite d’employer plus d’enseignants et d’assistants que dans les classes traditionnelles, ce qui se traduit par des frais de personnel plus élevés pour les écoles Montessori.

Matériel et ressources pour la classe

Les classes Montessori sont équipées d’un large éventail de matériel pédagogique spécialisé, soigneusement conçu pour promouvoir l’exploration pratique, les expériences sensorielles et l’apprentissage autonome. Ce matériel est souvent fabriqué avec soin et nécessite un entretien et un remplacement réguliers. Le coût de l’approvisionnement et de l’entretien du matériel Montessori s’ajoute aux dépenses globales liées à la gestion d’un programme Montessori.

Environnement d’apprentissage préparé

Les salles de classe Montessori sont conçues avec soin pour créer un environnement d’apprentissage préparé qui favorise l’indépendance, l’engagement et la liberté de mouvement des enfants. Le coût de l’aménagement de la salle de classe avec des meubles à la taille de l’enfant, des matériaux esthétiques et des espaces d’apprentissage attrayants contribue aux dépenses globales.

Développement professionnel et amélioration continue

Les écoles Montessori investissent dans des opportunités de développement professionnel continu pour leur personnel afin de rester au fait des dernières recherches, des techniques d’enseignement et des meilleures pratiques en matière d’éducation Montessori. Ces investissements dans le développement professionnel garantissent la qualité de l’enseignement, mais augmentent également les coûts globaux.

Écoles privées sans subventions publiques

Contrairement aux apparences, le coût de la scolarité en tant que tel n’est pas plus élevé dans une école privée Montessori que dans une école publique, comme le montrent les statistiques officielles. Mais la grosse différence est que dans un cas les impôts financent ce coût, alors que dans l’autre cas ce sont uniquement les paiements des familles.

Les bénéfices de l’éducation Montessori

Dans notre enquête sur pourquoi Montessori est si cher, il est aussi important de prendre en compte que si la pédagogie Montessori peut sembler plus coûteuse, elle apporte aussi de vrais avantages à long terme. La pédagogie Montessori vise à favoriser l’indépendance, l’esprit critique, la créativité et l’amour de l’apprentissage chez les enfants. Elle propose une approche centrée sur l’enfant qui reconnaît et nourrit les capacités et les intérêts uniques de chaque enfant.

Les aides financières

Aussi, de nombreuses écoles Montessori proposent également des aides financières ou des bourses afin de rendre leurs programmes plus accessibles à un plus grand nombre de familles. Cela vaut la peine d’explorer différentes écoles Montessori et de discuter de leurs options de frais de scolarité, de leurs bourses et de leurs programmes d’aide financière pour trouver une option qui s’aligne sur votre budget.

Des écoles Montessori publiques ou privées avec conditions de ressources

En outre, certaines écoles publiques Montessori et certains programmes inspirés de la méthode Montessori sont plus abordables ou peuvent être offerts dans le cadre du système d’éducation publique ou des écoles privées sous contrat (en France), ce qui lie les frais de scolarité avec le niveau de ressources financières de la famille. De quoi alléger la facture !

En fin de compte, la décision d’opter pour une éducation Montessori doit être fondée sur votre compréhension de la philosophie éducative, sur l’engagement de l’école en faveur de la qualité et sur l’adéquation avec les besoins de votre enfant et les valeurs de votre famille, plutôt que sur le seul critère du coût.

Connaitre les salaires des éducateurs Montessori

Connaitre les salaires des éducateurs Montessori est souvent un sujet difficile, en raison à la fois du tabou français sur l’argent, mais aussi des situations très diverses dans les différents pays du monde. L’argent ne fait pas tout dans la motivation pour devenir éducateur Montessori, mais il reste important de savoir sur quelles niveaux financiers se positionner, que l’on soit éducateur.trice ou directeur.trice.

Alors que je suis en plein dans les préparatifs d’ouverture de mon école Montessori à Berne en Suisse, je me pose forcément la question des salaires auxquels recruter les futurs éducateurs ou éducatrices de mon équipe. J’en profite pour partager les données en ma connaissance sur les salaires des éducateurs Montessori en France et dans le monde.

Disclaimer : gardez bien en tête que ces chiffres sont tous issus de références réelles et sont valables pour 2023, mais ne prétendent pas représenter un état exhaustif du marché. Chaque école a ses particularités qui influent sur les salaires proposés, et bien entendu la taille de l’école, sa localisation influe sur les niveaux de salaire. Aux USA, vous pouvez trouver une enquête officielle faite chaque année par AMI USA, que vous retrouvez sur leur site.

Connaitre les salaires des éducateurs Montessori en France

Les salaires des éducateurs Montessori en France vont de 1500 euros nets pour les écoles les plus petites, en création, ou situées dans des zones rurales, à un peu plus de 2000 euros nets pour les écoles qui rémunèrent le mieux. Ces salaires les plus élevés peuvent généralement être atteintes dans les zones les plus « riches » comme Paris et la région parisienne, la Côte d’Azur ou le bassin genevois français. Le salaire « moyen » tourne autour de 1700-1800 euros nets.

À noter que les éducateurs 6-12 ans sont parfois mieux rémunérés que les éducateurs 3-6 ans, en raison à la fois d’une plus grande pénurie de talents et d’une formation plus complexe (et d’enjeux plus grands pour l’école). La différence n’est toutefois par plus grande que 15-20% en général.

Les avantages pour la scolarisation des enfants des salariés

Gros avantage pour les candidats éducateurs : souvent dans les écoles, les inscriptions dont proposées à prix réduit pour les enfants du personnel. Ce qui permet de mettre en accord ses convictions personnelles avec sa pratique professionnelle.

Attention toutefois : l’URSSAF est assez vigilant sur les montants des réductions et la requalification en avantage en nature (donc fiscalisable) , donc ne vous attendez pas nécessairement à une gratuité totale. De même, si vous avez plusieurs enfants, l’école ne sera pas forcément en mesure financièrement de vous offrir ce tarif préférentiel pour la totalité de vos enfants.

Autres avantages

Les autres avantages que vous pouvez attendre d’un poste en école Montessori en France sont assez classique : gratuité ou paiement partiel des repas de midi pris à la cantine, vacances scolaires assez étendues, prime de transport le cas échéant. Pour les vacances scolaires, la convention collective des écoles privées indépendantes prévoit des « heures induites », qui sont des heures de préparation des cours, de correction des devoirs etc. Dans Montessori il n’y a pas de devoirs, mais cela ne veut pas dire que vous heures induites ne seront pas occupées ! La direction de l’école peut imposer qu’une partie des heures induites soit effectuée à l’école, pour préparer l’environnement par exemple ou participer à des réunions.

Connaitre les salaires des éducateurs Montessori en Suisse

Les salaires nets des éducateurs Montessori en Suisse sont bien plus élevés qu’en France, compte tenu de la richesse du pays, de la plus grande reconnaissance accordée aux métiers de l’éducation, du poids moins importants des cotisations sociales, mais aussi…du temps de travail plus important ! Ils suivent une courbe croissante en allant de Genève, au sud de la Suisse, jusqu’à Zurich au nord, en passant par Berne.

Ainsi un éducateur en Suisse romande gagnera aux alentours de 4500 à 4700 francs suisses bruts (un peu moins sur Neuchatel), contre aux alentours de 5500 à 6000 francs bruts sur Berne, et cela grimpe jusque vers 7000 à 8000 francs bruts sur Zurich et Zug. Mais le coût de la vie est aussi bien plus important dans ces dernières agglomérations.

Salaires ailleurs en Europe

Ailleurs en Europe, les salaires sont typiquement moins élevés qu’en France, sauf au Luxembourg qui se rapproche de la situation de la Suisse. Le ratio est assez simple à évaluer : il faut évaluer le différentiel de pouvoir d’achat entre la France et le pays considéré. Par exemple en Espagne, les salaires seront typiquement inférieurs de 20% à 30% par rapport à la France, sauf cas particuliers.

Connaitre les salaires des éducateurs Montessori expatriés

Un cas assez différent concerne celui des éducateurs qui choisissent de s’expatrier dans des pays hors de l’Europe. Dans ce cas le salaire pourra varier entre 1200 euros nets environ, par exemple au Maroc, et 3000 euros nets, par exemple en Chine. Mais le traitement dans ce cas inclut aussi la plupart du temps le logement (gratuit hors charges ou à tarif préférentiel), les frais de santé, voire un aller-retour par an vers le pays d’origine.

Si le coût de la vie dans le pays d’accueil est assez bas, le pack de l’éducateur Montessori expatrié devient très attractif. Mais les conditions de travail ne seront pas forcément les mêmes qu’en France, et particulier concernant la durée du travail, donc pesez bien le pour et le contre.

Voila de quoi réfléchir avant de changer de poste, ou bien avant de démarrer une formation Montessori.

L’éducation Montessori et le chemin vers la paix et le respect

Après la libération du potentiel de l’enfant et l’amour de l’apprentissage tout au long de la vie, voici un 3ème post « inspirant » au sujet de l’éducation Montessori. Cette fois, nous parlons de l’éducation à la Paix et au respect. Un challenge parfois, mais toujours au fond de nous cette lueur qui nous vient de la certitude que nous agissons au service de cette grande et noble cause.

Dans un monde qui semble de plus en plus divisé et fracturé, l’éducation Montessori est une lueur d’espoir, car elle favorise un profond sentiment de paix, de respect et de citoyenneté mondiale. Elle va au-delà de l’apprentissage académique pour donner la priorité au développement des valeurs et des qualités humaines essentielles. Les classes Montessori offrent aux enfants la possibilité de découvrir diverses cultures, de s’engager dans la résolution pacifique des conflits et de développer l’empathie et la compréhension. En cultivant ces qualités, l’éducation Montessori incite les enfants à devenir des citoyens du monde compatissants, jetant les bases d’un avenir où règnent la paix et le respect.

Créer une communauté pacifique

Les classes Montessori sont conçues pour être des havres de paix où les enfants apprennent à interagir les uns avec les autres de manière respectueuse et harmonieuse. Les éducateurs facilitent les activités qui favorisent la coopération, l’empathie et la résolution des conflits. En guidant les enfants vers des stratégies de résolution pacifique des problèmes, l’éducation Montessori leur permet de gérer les conflits avec empathie et compréhension. L’accent mis sur les interactions pacifiques au sein de la classe jette les bases de la construction de communautés pacifiques au-delà des murs de l’école.

Promouvoir la compréhension culturelle

L’éducation Montessori reconnaît la richesse et la diversité de notre société mondiale. Elle embrasse la diversité culturelle et offre aux enfants la possibilité d’explorer et d’apprécier des traditions, des langues et des coutumes différentes. Grâce à des activités et du matériel qui mettent en valeur la diversité culturelle, les classes Montessori favorisent un environnement d’intégration et de respect de toutes les cultures. En favorisant la compréhension culturelle dès le plus jeune âge, l’éducation Montessori inculque aux enfants la valeur de la diversité et promeut un sentiment d’appartenance à la planète.

Développer l’empathie et la compassion

La pédagogie Montessori met fortement l’accent sur le développement de l’empathie et de la compassion. Grâce à des expériences qui encouragent les enfants à comprendre les émotions et les expériences des autres et à s’y identifier, ils développent un véritable souci du bien-être d’autrui. Les classes Montessori intègrent souvent des activités qui favorisent l’empathie, telles que des projets de service communautaire ou des interactions avec des personnes d’origines différentes. En encourageant l’empathie et la compassion, l’éducation Montessori favorise un sens profond de l’attention et de la responsabilité à l’égard du monde et de ses habitants.

Encourager la gestion de l’environnement

L’éducation Montessori reconnaît l’importance d’inculquer aux enfants un profond respect de l’environnement. Grâce à des activités basées sur la nature et à des leçons sur le développement durable, les enfants comprennent leur rôle en tant que gardiens de la Terre. Les classes Montessori comprennent souvent des jardins, des initiatives de recyclage et des cours sur la conservation. En encourageant le sens de la responsabilité environnementale, l’éducation Montessori dote les enfants des connaissances et des valeurs nécessaires pour protéger et préserver la planète pour les générations futures.

Développement des compétences en matière de résolution des conflits

Les classes Montessori offrent aux enfants un espace sûr où ils peuvent apprendre et mettre en pratique des techniques de résolution pacifique des conflits. Les éducateurs guident les enfants dans le développement d’une communication efficace, d’une écoute active et de stratégies de résolution de problèmes. En apprenant aux enfants à aborder les conflits avec empathie et respect, l’éducation Montessori leur donne les outils nécessaires pour gérer les désaccords de manière pacifique et constructive. Ces compétences en matière de résolution des conflits constituent de précieuses leçons de vie qui favorisent l’harmonie et la compréhension dans tous les aspects de leur vie.

Inspirer la citoyenneté mondiale

L’éducation Montessori va au-delà de l’enseignement des matières académiques ; elle vise à cultiver des citoyens du monde responsables. Grâce à des activités qui encouragent les enfants à explorer les problèmes mondiaux, à collaborer à des projets avec des camarades de différentes cultures et à s’informer sur la justice sociale, les classes Montessori favorisent le développement d’un sentiment de citoyenneté mondiale. En inculquant aux enfants le sens de la responsabilité collective et la compréhension de leur rôle dans la création d’un monde meilleur, l’éducation Montessori les incite à devenir des agents proactifs du changement positif.

L’éducation Montessori est une force puissante qui favorise la paix, le respect et la citoyenneté mondiale chez les enfants. En créant des communautés pacifiques, en promouvant la compréhension culturelle, en cultivant l’empathie et la compassion, en encourageant la gestion de l’environnement, en développant les compétences en matière de résolution des conflits et en inspirant la citoyenneté mondiale, les classes Montessori font des enfants des individus responsables, compatissants et engagés.

« Établir la paix durablement est le travail de l’éducation. La politique ne peut qu’éviter la guerre. » Maria Montessori

La culture de l’observation dans une école Montessori

Aujourd’hui je voudrais revenir sur un sujet que je considère absolument central dans l’éducation Montessori : il s’agit de l’observation.

L’observation est une notion centrale dans la pratique professionnelle des éducateurs Montessori, comme Salma Hmem l’a détaillé dans cet article.

Ce que l’on sait moins, c’est à quel point la pratique régulière de l’observation par tous les acteurs d’une Ecole Montessori peut progressivement construire une culture positive, qui bénéficie à tous et en premier lieu aux enfants.

C’est ce sujet que je veux discuter dans ce billet.

Dans une école Montessori, une culture de l’observation doit être adoptée par tous les acteurs, y compris les éducateurs, les administrateurs et les parents, car elle joue un rôle vital dans l’éducation et la croissance des enfants. En s’engageant activement dans la pratique de l’observation, chacun.e contribue aux aspects et avantages suivants de la promotion d’une culture de l’observation :

Instruction individualisée : Grâce à l’observation, les éducateurs acquièrent des connaissances précieuses sur les besoins, les intérêts et le développement propres à chaque enfant. Ils peuvent ensuite collaborer avec les administrateurs et les parents pour concevoir des plans d’enseignement individualisés qui répondent aux besoins spécifiques de chaque enfant. Cette approche collaborative garantit que les enfants reçoivent des leçons, du matériel et des activités personnalisés qui soutiennent leur croissance et leur développement.

Un environnement réceptif : Les observations des éducateurs et des administrateurs éclairent les décisions relatives à l’environnement physique de l’école. Ils peuvent évaluer collectivement la disposition, l’agencement du matériel et l’atmosphère générale de l’environnement d’apprentissage. En procédant à des ajustements sur la base de ces observations, ils créent un environnement adapté, stimulant et propice à l’apprentissage.

Compréhension approfondie des étapes du développement : Les observations menées par les éducateurs, les administrateurs et les parents contribuent à une compréhension globale des étapes du développement des enfants. En partageant leurs observations, les parties prenantes peuvent collaborer pour identifier et soutenir l’acquisition de compétences et d’aptitudes spécifiques à chaque stade de développement. Ces connaissances partagées garantissent que toutes les parties prenantes s’accordent pour proposer des défis et des conseils appropriés.

Identifier les styles d’apprentissage et les préférences : Les efforts d’observation en collaboration permettent aux adultes d’identifier les styles d’apprentissage individuels et les préférences des enfants. En partageant leurs observations, ils peuvent reconnaître collectivement comment les enfants apprennent le mieux – qu’ils soient visuels, auditifs ou kinesthésiques. Cette connaissance permet ensuite aux adultes d’offrir des expériences et du matériel d’apprentissage qui répondent aux différents styles d’apprentissage, améliorant ainsi l’engagement et la compréhension.

Encourager l’indépendance et l’autodirection : Les observations des éducateurs, des administrateurs et des parents permettent de reconnaître les moments où un enfant est prêt à relever de nouveaux défis et à assumer de nouvelles responsabilités. Grâce à des efforts de collaboration, les adultes peuvent encourager et favoriser l’indépendance des enfants. Ils peuvent travailler ensemble pour donner aux enfants la possibilité d’exercer leur autonomie et d’explorer leurs centres d’intérêt, en veillant à ce que l’approche soit cohérente entre les environnements familial et scolaire.

Intervention et soutien précoces : Les observations faites par toutes les parties prenantes facilitent l’identification précoce des éventuels retards de développement, des difficultés d’apprentissage ou des problèmes socio-affectifs. En partageant ouvertement leurs observations et leurs préoccupations, les éducateurs, les administrateurs et les parents peuvent collaborer pour fournir des interventions et un soutien en temps opportun. Cette approche multidimensionnelle garantit que les enfants reçoivent une aide et des ressources complètes pour surmonter les difficultés et s’épanouir dans tous les aspects de leur développement.

Documentation des progrès et de la croissance : Les efforts d’observation en collaboration aboutissent à une documentation complète des progrès et de la croissance de chaque enfant. Les éducateurs, les administrateurs et les parents peuvent collectivement tenir des registres, prendre des notes et constituer des portfolios qui illustrent le développement de l’enfant dans différents domaines. Cette documentation commune constitue un outil précieux pour l’évaluation et la communication entre les parties prenantes, favorisant ainsi une compréhension globale du parcours de l’enfant.

Établir des liens significatifs : Les observations menées par les différents adultes contribuent à l’établissement de liens solides entre les éducateurs, les administrateurs, les parents et les enfants. En partageant ouvertement leurs observations et leurs points de vue, les parties prenantes peuvent favoriser la confiance, les rapports et les relations significatives. Ces relations constituent la base d’une communication, d’une collaboration et d’un soutien efficaces, garantissant un environnement éducatif stimulant et enrichissant.

Développement professionnel et réflexion : Une culture de l’observation encourage le développement professionnel et la réflexion des éducateurs et des administrateurs. En s’engageant dans des observations et des discussions collaboratives, ils peuvent réfléchir collectivement aux pratiques pédagogiques, affiner les stratégies d’enseignement et approfondir leur compréhension du développement de l’enfant. Ce développement professionnel partagé améliore la qualité globale de l’éducation et garantit que les adultes évoluent continuellement pour répondre aux besoins changeants des enfants qu’ils servent.

Engagement des parents et partenariat : Une culture de l’observation implique activement les parents en tant que partenaires précieux dans l’éducation de leur enfant. En invitant les parents à faire part de leurs observations, de leurs idées et de leurs points de vue, les éducateurs, les administrateurs et les parents peuvent collectivement acquérir une compréhension globale de l’enfant. Cette approche collaborative favorise des lignes de communication ouvertes, renforce le partenariat entre la famille et l’école et permet aux parents de soutenir activement l’apprentissage et le développement de leur enfant.

En conclusion, une culture de l’observation, adoptée par tous les acteurs d’une école Montessori, améliore l’expérience éducative des enfants. En s’engageant activement dans l’observation et en collaborant à l’analyse et à l’utilisation des informations recueillies, les intervenants créent un environnement qui favorise l’enseignement individualisé, des environnements d’apprentissage adaptés et une compréhension globale du développement de chaque enfant.

Grâce à cette approche collaborative, les intervenants favorisent l’indépendance, l’intervention précoce, la documentation, les liens significatifs, la croissance professionnelle et l’engagement des parents, pour finalement favoriser la croissance et le développement holistiques de chaque enfant.

Et cerise sur le gateau : même si certains aspects n’ont l’air de rien, je peux vous assurer que c’est bien cette posture générale de l’observation qui permet de progresser tous ensemble. Car l’observation s’oppose au jugement. Et ne pas se sentir jugé procure un véritable sentiment de liberté et de joie, que nous soyons enfants ou adultes.

4 clés pour ouvrir un collège Montessori

Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion de partager en profondeur avec une école Montessori de la région (l’école Montessori de Thonon-les-Bains, à découvrir ici : https://www.eclimontessori.org) plusieurs réflexions concernant l’ouverture d’un collège Montessori.

Cet échange, extrêmement intéressant (merci Marianne, Pauline et Pierre), m’a aussi permis de formaliser un peu plus l’expérience que nous avons accumulée depuis plus de 7 ans maintenant au Collège Maria Montessori des Aiglons (ici : https://www.montessori-aiglons.com). 

Pas de miracle, mais 4 points-clés pour ouvrir un collège Montessori

Comme je le leur ai dit, il n’existe pas de “formule miracle” pour les collèges Montessori, qui restent des projets extrêmement complexes à mettre en oeuvre, et pas forcément rentables – avis aux amateurs. Le nombre malheureusement élevé de projets qui avortent ou ferment après quelques années est là pour en témoigner, en dépit de l’intérêt évident d’un collège Montessori pour les adolescents d’aujourd’hui, et encore plus de demain dans la société post-Covid qui se dessine.

Indépendamment de toute la partie “ouverture” et préparation, sur laquelle vous pourrez trouver des informations sur le net, il me semble que 4 points doivent faire l’objet d’une réflexion approfondie, quelle que soit la forme définitive qui sera choisie pour le projet in fine.

La vie résidentielle, premier enjeu

Le premier point concerne la vie résidentielle. Dans la pédagogie Montessori, et compte tenu des besoins de l’adolescent qui est entré dans son 3ème plan de développement, il est nécessaire de prévoir des modalités pratiques pour leur permettre d’expérimenter la vie en communauté, si différente de celle auprès de leurs parents. C’est typiquement le besoin le plus important de cette tranche d’âge.

Comment le faire ? Les réponses peuvent être variées, depuis l’internat, hebdomadaire ou plus long, jusqu’à des périodes de type “camp” qui soient elles aussi suffisamment longues.

Une équipe dédiée aux besoins des adolescents

Le deuxième point est celui de l’équipe, qui devra nécessairement être une équipe dédiée. En effet les besoins des adolescents, en particuliers leurs besoins émotionnels, impliquent un changement de rôle pour les adultes éducateurs qui les accompagnent. Il s’agit plus d’un rôle de “mentor”, différent de celui de “guide” développé pendant la période 6-12 ans.

Donc si vous pensez pouvoir (je ne parle pas ici d’une période de transition d’une année ou deux lors de la création de votre collège) gérer des adolescents à mi-temps, vous vous exposez à de sérieuses déconvenues. Ils vous le feront sentir très rapidement ! Sans compter que si vous êtes par exemple, à mi-temps en 6-12 et à mi-temps en 12-15, vous risqueriez de devenir schizophrène, tellement les besoins sont différents.

L’importance de la formation

Le troisième point concerne la formation de l’équipe. Comme pour chaque tranche d’âge bien entendu. Que dire sur ce sujet, à part que rien de convaincant n’existe à ce jour en français ? La formation auprès de l’Association Montessori Internationale (AMI) est la formation référente, elle est disponible en anglais aux USA ou en Suède – et maintenant en partie en ligne (ici : https://www.trainmontessori.org/3rd-plane-breakdown). Au vu de notre expérience encore, je vous encourage vivement à former au moins 2 personnes de votre équipe, histoire d’épargner à la seule personne formée des heures de dilemme sur ses choix pédagogiques, et de diminuer un peu sa charge mentale.

Sélectionner les familles, un enjeu politiquement incorrect

La quatrième point, enfin, concerne la sélection des familles. C’est un sujet très difficile et politiquement incorrect, d’autant plus qu’à cet âge la pédagogie Montessori représente pour certaines familles l’espoir d’une solution quasi “miraculeuse” pour leur adolescent. Mais, chers responsables de collèges Montessori, je vous invite très fermement à avoir un processus de sélection extrêmement rigoureux pour les familles non issues d’écoles Montessori.

Le projet pédagogique Montessori pour les adolescents étant ce qu’il est, avec son côté “disruptif”, ce sont ces mêmes familles enthousiastes à la recherche du miracle, qui risquent de se retourner contre vous au bout de quelques mois, et parfois violemment. Car vous les aurez fait sortir de leur zone de confort et elles seront fortement déstabilisées, alors que les “résultats concrets” pour leur adolescent ne seront pas encore présents.

Soyez prudents afin d’éviter des déceptions pour tout le monde.

A bientôt !

L’importance du travail de la main dans les apprentissages

La main, reflet du cerveau

Maria Montessori dit que l’enfant a BESOIN de toucher les objets pour se développer : elle parle de « mouvements constructeurs ». Elle ajoute que ces mouvements constructeurs sont dictés par la vie mentale de l’enfant : quand il se met en mouvement, il sait par avance ce qu’il veut faire.

Et ce qu’il veut faire, il l’a déjà vu faire par l’adulte, et notamment les activités des tâches quotidienne.

Exemples :  

–          laver et essuyer la vaisselle

–          laver le linge

–          balayer, se servir de la serpillière

–          éplucher, couper, presser, piler

–          se laver les mains, s’habiller, se moucher, se peigner

–          visser dévisser, cirer, ouvrir et fermer des flacons différents etc…

Respecter le développement de votre enfant

Cependant, beaucoup de parents ont une envie irrépressible de faire à la place de leurs enfants sous prétexte que celui-ci risque de casser, d’abîmer, de se blesser…  Il existe bien là un conflit entre les besoins vitaux de mouvements manuels de l’enfant et celui du parent qui fait à sa place, et donc concrètement l’empêche de le faire lui-même. Interdire le travail de la main des jeunes enfants, c’est réprimer leur croissance.

La main est un organe de structure complexe, qui permet à l’intelligence de se manifester et à l’humain d’établir une relation avec son environnement. Il prend possession de l’environnement avec ses mains en le transformant à l’aide de son intelligence. 

À partir de ça, on peut prendre en considération,  pour examiner le développement psychique de l’enfant, l’origine des deux expressions du mouvement que l’on pourrait qualifier  d’ « intellectuelles » : l’apparition du langage et le commencement de l’activité des mains qui aspire au travail.

Mettre à disposition du travail pour l’enfant

Pour apprendre à se servir de ses petites mains pour exercer un travail, l’enfant à besoin d’objets extérieurs à manipuler. Autrement dit, il faut qu’il trouve dans l’environnement des « motifs d’activités ». Bien souvent tous les objets qui entourent l’enfant sont la propriété de l’adulte, destiné à son propre usage. Ce sont des objets qui lui sont interdits. L’interdiction de toucher impact fortement le sujet vital du développement de l’enfant.

Si l’enfant touche les objets, il est soit puni, soit grondé par l’adulte. Or, l’enfant ne se meut pas par hasard. Il construit les coordinations nécessaires à l’organisation de ses mouvements, guidé par son égo, qui le dirige depuis l’intérieur (le moi intérieur).

Montrer avec des gestes lents

Le travail du renforcement du poignet et la coordination oeil-main est nécessaire au bon développement de l’enfant. Montrez-lui comment se servir de tel ou tel objet en les manipulant avec des gestes lents afin que celui-ci puisse s’en imprégner. Vous pourrez constater par vous-même combien l’enfant prend plaisir et avec un grand intérêt à exécuter les gestes de ses mains avec une profonde concentration. N’oubliez pas, l’enfant aime vous imiter. Par ailleurs, un autre rappel utile : les objets doivent être adaptés à la taille et la force de l’enfant. 

Voici en images des petites mains au travail, photos prises dans différentes ambiances Montessori où j’ai travaillé. ?

Rester ou partir ? 5 questions au sujet des locaux

Régulièrement dans la vie d’une école Montessori, se pose la problématique des locaux.

Dès le départ, trouver des locaux adaptés peut s’apparenter à un véritable parcours du combattant. Quoique de mon point de vue, la tâche la plus difficile n’est pas de trouver des locaux, mais une équipe. Avec une bonne équipe, on pourra toujours s’accommoder de locaux mal adaptés (temporairement au moins). Alors que sans équipe ou avec une équipe bancale, on aura beau avoir des locaux superbes, on n’arrivera à rien.

J’aurai l’occasion d’explorer ce sujet plus en détail ; mais revenons aujourd’hui à l’objet de ce billet.

Une question inévitable

Une fois que l’on a trouvé ses locaux, il arrive toujours un moment où :

  • soit l’école grandit, se développe, et…a besoin de nouveaux locaux
  • soit l’école fonctionne bien mais ne dégage que peu de bénéfices (quelle surprise !) ou au contraire en dégage beaucoup (j’en connais peu mais soyons optimiste), et il se trouve toujours une ou plusieurs personnes pour dire que vraiment, on jette de l’argent par les fenêtres avec ce loyer à fonds perdus (je n’ai pas pris l’hypothèse, statistiquement faible, dans laquelle vous êtes propriétaire dès le lancement de votre école – mais dans ce cas, ce billet ne vous concerne pas directement 😉
  • soit on a trouvé des locaux pas chers, donc pas en très bon état, et ce qui était admissible à l’ouverture (au choix : il fait froid, il fait chaud, c’est bruyant, les murs tombent…) ne l’est plus quelques années après
  • soit l’école connait des difficultés économiques, et très vite, on se pose la question du loyer.

Bref…au bout de quelque temps, la question des locaux se repose invariablement.

Parce que le rêve de chacun, quand on s’investit autant dans un projet, quand on y met tellement de soi-même, comme dans une école Montessori, c’est bien de pouvoir disposer d’un cadre correspondant à ses envies.

Et puis aussi, on nous a tellement rabâché qu’il fallait “préparer son environnement” !

Je crois que c’est un sujet qui revient immanquablement soit tous les 3-4 ans, si l’équipe est stable, soit à l’arrivée d’un ou plusieurs nouveaux interlocuteurs dans l’école, donc possiblement plus fréquemment. Donc cela vaut le coup d’y consacrer un billet de ce blog.

Le besoin vital d’une stratégie

Pour dire qu’il faut élaborer une stratégie…et s’y tenir ! C’est le plus dur 😉

Rester ou partir, partir ou rester, si on prend le sujet dans ce sens, on n’en sort jamais.

Par contre, considérez qu’une école fonctionne avec des familles, que si vous en perdez 5 ou 6, cela peut suffire pour fermer (dans la plupart des cas dans notre environnement francophone) vu l’équilibre précaire de nos écoles. Qu’un tiens ! vaut mieux que deux tu l’auras ! Qu’on sait ce qu’on quitte, pas ce qu’on aura…

5 questions à se poser

Tout cela pour vous dire qu’un déménagement, cela s’anticipe avec quelques questions simples :

  1. votre loyer actuel est-il au prix du marché ou pas ?

Vous pouvez avoir bien négocié au départ, mais ce qui était un avantage peut devenir un handicap quand il s’agira de changer. Il faudra fournir un effort encore plus important.

  1. question complémentaire : quel est l’état du marché immobilier autour de chez vous, combien de temps vous faudra-t-il pour trouver en moyenne ? 

Discutez-en avec un ou plusieurs agents immobiliers. Et demandez-lui quels sont les types de locaux que l’on peut trouver. Peut-être que votre local “idéal” n’existe pas en fait, qu’il en existe des plus petits ou des plus grands, mais pas celui que vous cherchez. Cela arrive.

  1. avez-vous des économies, issues des années précédentes ?

Elles vous seront nécessaires pour déménager. Et aussi pour vous faire financer si besoin.

  1. votre propriétaire actuel est-il “soutenant” ou pas ? 

Parce que si c’est le cas, réfléchissez avant de le quitter, sauf à ce que ce soutien vous soit facturé au prix fort. Et encore… Pensez bien que le tout n’est pas d’inaugurer, il faut vivre chaque jour.

  1. quel est votre stratégie de développement pour les prochaines années ? Quelle est votre prévision d’effectifs et de revenus associés ?

Parce que vous allez certainement devoir emprunter pour financer ce local plus grand, le déménagement et les éventuels travaux. Et que je vous déconseille fortement de mettre toute votre capacité de financement dedans, en gelant les salaires de votre équipe pendant 5 ans par exemple. Cela risque de mal finir pour tout le monde.

Je vous laisse compléter la liste 🙂

Rester à l’écoute du marché et des opportunités, oui. Mais si vous n’avez pas de stratégie de développement pour votre école à 5 ans (voire à 10 ans – cf mon précédent billet), cela ne vous servira à rien, juste à provoquer de la frustration.

A bientôt !

It’s the demography, stupid!

Après une longue absence, je reprends le fil de ce blog. 

J’ai été pas mal occupé ces derniers mois depuis mars 2020. Par le Covid-19, qui a interrompu la plupart de mes projets (on ne voyage plus !). J’i aussi passé du temps avec mes collègues à écrire et amender de nombreuses fois des protocoles sanitaires bien sûr.

Montessori Action disponible en anglais !

Une autre nouveauté, dans un genre très différent : nous avons lancé la version en anglais de notre plateforme Montessori Action. Vous la trouverez ici : montessoriaction.com. Et pour l’occasion, la page Facebook de Montessori Action en français a été rebaptisée Montessori Action France. Vous la trouverez par là : https://www.facebook.com/montessoriactionfrance.

À l’heure où j’écris ces lignes, nous avons plus de 1200 abonnés sur notre page Facebook. Cela fait plaisir 🙂

J’ai aussi consacré pas mal d’énergie au management de l’École Montessori du Pays Rochois, pour laquelle j’ai assuré une mission de direction d’école par intérim pendant un an, suite au départ brusque et inattendu de sa fondatrice Clémence Corré pour cause de burn-out. 

Passer le cap du départ de sa fondatrice

À mon départ fin octobre 2020, je laisse l’école en bon état, avec la sentiment du devoir accompli. Nous avons su traverser la crise du Covid et le départ de Clémence sans perdre trop de familles, et nous sommes parvenus à en recruter de nouvelles malgré tout dans ce contexte compliqué. Une fois de plus, un directeur d’école n’est rien sans ses éducatrices, donc je tiens à remercier en particulier Clotilde et Gwenaëlle pour leur année d’engagement auprès des enfants. 

Une nouvelle équipe pédagogique est en place, les effectifs sont au plus haut, l’école bénéficie de plusieurs experts en appui, donc ça devrait rouler. Je n’ai pas pu porter comme je le souhaitais les réformes de gouvernance plus ambitieuses qui auraient permis de solidifier davantage les fondations, mais c’est la vie ! Bon courage à eux en tout cas.

Et justement, cette expérience supplémentaire de management d’école m’a confronté une fois de plus aux “lois d’airain de la démographie scolaire”. 

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Je veux dire par là qu’une école (privée hors contrat, donc qui dépend quasi exclusivement des frais dec scolarité) se pilote avant tout par les effectifs, et que les décisions stratégiques doivent dès lors s’apprécier à l’aune de la démographie actuelle et future de l’école, celle qui permettra ou non d’avoir les moyens de ses ambitions.

Une école Montessori comme un paquebot

Et justement, une école ressemble plus à un paquebot qu’à un bateau-fusée du Vendée Globe. Toute décision prise une année X est susceptible d’avoir des répercussions jusqu’à 8 ou 10 ans après, selon la taille de l’école et la diversité des classes. Et donc une décision qui semble pertinente à l’instant T doit aussi être évaluée en fonction de son impact potentiel dans le futur, parce qu’elle pourrait plus tard entrainer de sérieuses complications. 

Un exemple : vous avez une classe de 3-6 ans de 25 élèves. Vous voulez augmenter vos éducatrices, ou bien renforcer l’équipe, ou tout autre motif (travaux à venir etc). Vous décidez d’ouvrir les robinets et de recruter 15 élèves de 3 ans l’année prochaine, là où la démographie “naturelle” de votre école aurait conduit à n’en recruter que 8 ou 9 maximum. 

Et bien il y a fort à parier que dans quelques années, cela ne conduise à un dépassement des effectifs admissibles dans la classe élémentaire ! Effectifs admissibles au regard des locaux, ou bien de la gestion de la classe, ou encore de l’accueil de nouvelles familles ou des fratries, puisque l’école sera pleine comme un oeuf !

La démographie comme base de réflexion

C’est pourquoi avant de réfléchir à des hypothèses de développement d’une école, à la création d’une classe etc, je construis toujours un tableau de la démographie prévisionnelle à 10 ans. Cela permet d’avoir une vision plus complète de l’impact des possibles décisions, ainsi que des marges de manoeuvre.

It’s the demography, stupid 😉