Fabriquer sa balle Takané (partie 1)

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui je vous propose de fabriquer votre balle Takané. Honnêtement mesdames (messieurs ?;), même si vous n’êtes pas adeptes de la couture, vous verrez elle est franchement simple à réaliser. Il vous faudra seulement vous armer de patience. En effet, je ne vous cache pas qu’elle est un chouïa longue en temps de préparation (1h d’assemblage à peu près). Mais bon j’ai confiance en vous, vous allez y arriver.

Et c’est parti ?

C’est quoi une balle Takané ?

La balle Takané qu’est-ce donc ? Comme son nom l’indique, la balle Takané est une balle à qui Monsieur Takané a donné son nom – il a aussi créé la rampe Takané. Elle est légère, en tissu, et composée de 12 coussinets fermes et moelleux. Attention à ne pas confondre avec la balle de préhension, j’y reviendrai d’ailleurs dans un prochain billet de ce blog. Ici, il s’agit d’une balle de suspension de 20 cm de diamètre. Elle sera placée uniquement dans le coin d’éveil et motricité. Suspendue avec un ruban de satin de 2m et rattaché à une équerre que vous fixerez au dessus du miroir (si vous avez aménagé un environnement Montessori « typique » pour votre bébé) ou à votre plafond.

Les avantages de la balle Takané

  • Elle permet la musculation des jambes de bébé.
  • Elle permet la prise de conscience des appuis dorsaux de bébé . 
  • Elle permet l’introduction des mouvements dans l’espace.

Mes recommandations

  • Accrocher solidement la balle suspendue à un ruban à quelques centimètres des jambes de bébé.
  • Penser à laver la balle régulièrement !
  • Choisir 2 tissus différents : l’un uni et l’autre à motifs
  • Choisir des textures différentes (velours, satin, coton 100 %…)
  • Choisir pour le rembourrage de la ouate bio
  • Choisir une assiette de 20 cm de diamètre pour dessiner la forme
  • Choisir un ruban en satin assez large et 2 m de longueur à sorti à la couleur du tissu uni.

Des matériels Montessori pour tous les bébés

J’attache beaucoup d’importance à la qualité de nos matériels Montessori, oui, mais aussi à la « démocratisation » de cette pédagogie : tous les enfants, et en l’occurrence tous les bébés, devraient pouvoir en bénéficier quels que soient les ressources de leurs parents (et parfois juste de leur maman). J’étais très heureuse (et fière !) quand j’ai réussi il y a deux ans, à équiper presque entièrement une crèche Montessori en Tunisie avec un budget riquiqui de 700€ ! Budget largement financé par les appels aux dons auxquels vous aviez largement répondu 🙂 Cela m’avait demandé de nombreuses heures à fouiner partout, mais le résultat valait le coup !

Pour les parisien.ne.s, mes petits tuyaux

Vous trouverez au Marché St Pierre à Paris face au Sacré Cœur (c’est un magasin de tissus assez connu) un grand choix de tissus vendu au mètre. Mon conseil, allez d’abord jeter un œil au bac à tissus vendu à la coupe, il se trouve au bas des escaliers. Ils sont beaucoup moins chers et vous pouvez très bien trouver du tissus imprimés Liberty, du satin, du velours et même 100 % coton? Pour les autres fournitures telles que le ruban en satin et les grelots, je vous conseille la petite mercerie sur le trottoir face au Marché St Pierre. Elle est moins chère que dans le magasin de tissus.

Allez, on se retrousse les manches et hop hop hop à vos machines à coudre maintenant ?

Je vous souhaite à toutes et à tous (on ne sait jamais 😉 de bons moments de couture.

Fabriquer son Topponcino

Ce post s’adresse en priorité à toutes celles et ceux qui vont avoir ou qui ont un nouveau né (mais pas que). Il s’adresse également à toutes celles et ceux qui sont à la recherche d’un cadeau de naissance originale, un cadeau d’anniversaire, où tout simplement pour le plaisir d’offrir.

Le Topponcino, quézaco ?

Le Topponcino est un petit matelas pour bébé de forme ovale de 68 X 38 centimètres. Vous pourrez l’utiliser dès la naissance. Vous pourrez l’utilisez lors de l’allaitement et/ou pendant que vous donnerez le biberon. Le topponcino peut également être posé dans le couffin/ou lit de votre bébé. Cela est très pratique lorsque votre bébé s’endort dessus, ainsi il y a moins de risque qu’il ne se réveille au moment où vous poserez votre bébé dans son lit.

Les avantages du Topponcino

  • Il garde la chaleur du corps, votre bébé reste ainsi en contact permanent avec son matelas au moment où celui-ci est passé des bras de maman à ceux de mamie, de tata, de papa, de la cousine, grand frères etc… ., c’est une grande source de sécurité pour votre bébé.
  • Il garde les odeurs, ce petit cocon douillet où bébé se blottira, s’imprègnera de votre odeur ainsi que la sienne. Même si l’invité le prendra dans ses bras avec le matelas, votre bébé se sentira en sécurité grâce à l’odeur qui lui sera familière, à savoir la votre et la sienne.
  • Il rassure celui qui va porter votre bébé, certains membres de l’entourage familiale et autres, ne sont pas à l’aise avec les nouveaux nés. Ce petit matelas, le topponcino donc, permettra de mettre en confiance celui qui portera votre bébé en toute sécurité.
  • Il maintient le corps, les nouveaux nés, apprécie particulièrement de se sentir maintenu. Ils retrouvent ainsi l’environnement étroit de votre utérus. Cette proximité le sécurise une fois de plus. Sans oublier que la petite tête de bébé est très bien maintenue.

Mes recommandations

  • Choisir autant que faire se peut un coton 100 % bio pour les 2 housse extérieure/intérieure. 
  • Choisir un molleton bio. Voici un lien pour l’achat de tissus bio : biotissus.com

Alors serez-vous adepte du Topponcino ? ? Hop hop hop à vos machines à coudre maintenant ?

Mode d’emploi

Tracez un rectangle ABCD tel que AB = 30  et BC = 37 cm soit M le milieu de AD. Placez la pointe d’un compas sur M et tracez l’arc de cercle passant par AD. Idem avec le côté BC.
L’imprimer sur 6 pages A4 que vous positionnerez comme ci-dessus.

La motricité fine (partie 3)

Je suis ravie de vous retrouver pour la 3ème  partie sur le thème de la motricité fine. 

Dans cette dernière partie, je vous ai fait une petite sélection d’objets favorisant le travail de la motricité fine à chaque stade du développement de votre enfant.

Par la suite, je vous prépare un post sur la fabrication d’un kit Montessori 0-3 ans. il s’adressera à toutes celles qui attendent un bébé mais pas que, il s’adressera aussi aux personnes cherchant à offrir un cadeau originale pour une naissance, Noël et anniversaire. 

Pour le moment, je vous laisse parcourir ma sélection des objets pour le travail de la motricité fine. 

Des objets de la naissance à 12 mois

Hochet grelot
Balle Takané – Anneau – Grelot sur ruban
Hochets à perles
Balle de préhension
Différents hochets
Balles
Anneau sur tige Fisher-Price
Anneau sur tige
Anneaux sur tige
Anneau sur tige
Anneau sur tige

Des objets et activités de 12 à 24 mois

Boîtes d’encastrement
Boîtes avec balle
Puzzles géométriques
Conteneurs
Visser / Dévisser
Boîte à jetons
Puzzle
Perles à enfiler
Découper et coller du papier
Trier

La motricité fine (partie 2)

Comme convenu, on se retrouve pour la deuxième partie sur le thème de la motricité fine.

Quels objets proposer à mon bébé aux différents stades de son développement ?

 Je trouve qu’il est important de proposer aux bébés des objets réalisés dans des matières nobles tels que le bois, le métal, le tissu. Ne vous limitez pas aux objets en plastique que l’on trouve partout dans le commerce. Ceux en plastique sont souvent moins chers que ceux en bois mais si vous décidez de les fabriquer vous-même, vous verrez que cela vous reviendra encore moins cher. Vous apporterez bien plus à votre enfant en matière de découvertes sensorielles.

Par exemple, le hochet à grelots métalliques permet à l’enfant d’enregistrer différentes informations enrichissantes pour son développement : les différents goûts, les différentes matières plus ou moins dures ou douces au toucher, les différentes températures, et le bruit du grelot qui augmente lorsqu’il est secoué fortement et qui diminue lorsqu’il est secoué légèrement ainsi que l’absence de son lorsqu’il est dans la bouche.

Dès la naissance, vous pouvez proposer à votre bébé un petit hochet à petits grelots qui stimulera sa motricité. Il va inciter bébé à se tourner pour l’attraper ainsi qu’à faire bouger sa main pour entendre le son produit. Son acuité auditive sera également stimulée. Placez le hochet dans sa main, votre bébé la fermera par réflexe dit « grasping ». Lorsque votre bébé aura déjà quelques mois, vous pourrez le placer près de lui sur le tapis d’éveil, dans son champ de vision pour lui permettre de diriger sa main et de l’attraper. Vous lui donnerez ainsi l’opportunité de découvrir les possibilités de sa main qui est l’outil le plus précieux de l’Homme.

Dès 3 mois, vous pourrez proposer à bébé le grelot sur ruban. Lorsque votre bébé est couché sur le dos au sol sur un tapis, de façon à ce qu’il puisse bouger ses bras et diriger ses mains comme il le souhaite, accrochez le grelot solidement au-dessus de votre enfant, soit grâce à une équerre fixée au mur, ou par un crochet fixé au plafond. Votre bébé doit pouvoir s’exercer à l’attraper. L’intérêt du grelot et que votre enfant, en essayant de l’attraper, va le faire tinter. Il travaillera sa concentration, sa coordination œil-main et son acuité auditive.

Dès 4 mois et plus. Vous pourrez le présenter à votre bébé lorsqu’il est dans un moment d’éveil, en position allongée sur le dos ou sur le ventre. Il participe au développement de la coordination œil-main. Placez-le près de votre bébé de telle manière qu’il puisse le voir et l’attraper en se tournant.

Vers 5 mois, on lui proposera d’autres objets afin de lui faire travailler la motricité fine, coordination oeil-main droite et gauche, tel que : les disques en bois enlacés, le hochet cylindre, le hochet perles de préhension en forme de bracelet, la balle de préhension…

Autour de 5 à 12 mois, lorsque bébé commence à ramper, puis lorsqu’il acquiert (pas pour tous 😉 le 4 pattes, et enfin la marche, il travaille toujours sa motricité fine. Proposez lui des objets tel que : des balles de différentes tailles et textures. Celles-ci doivent rouler mais pas trop vite. Elles vont susciter l’intérêt de votre bébé qui va se déplacer en faisant des efforts pour les attraper.

Vers 6 mois, proposez lui des objets tel que : des hochets sur tige, tel que des maracas, le hochet Dolio (tige en bois avec petits grelots), la balles protéiforme (balle en caoutchouc avec des protubérance agréable au touché et qui fait un léger bruit lorsque bébé appuis dessus).

Vers 8-10 mois et dès la position assise, proposez à votre bébé des objets tel que : les différents anneaux sur bases mobiles (par exemple, le modèle Fisher Price est bien adapté car sa tige et ses anneaux sont larges). Ensuite vous passerez aux anneaux sur tiges en bases stables (le travail sur les anneaux en bases stables est plus difficile que sur les anneaux en bases mobiles, cela demande à l’enfant un travail de raffinement de son geste). Proposez lui des objets tel que :  l’anneau sur base stable de différentes dimensions 3 max par ordre croissant. 

Vers 9- 12 mois. Votre enfant travaillera sa coordination oculo-motrice, sa collaboration des deux mains, son raffinement du geste moteur, le travail de la prise opposée (pouce opposé des autres doigts) puis la prise distale (c’est-à-dire du bout des doigts à l’opposé de la prise palmaire) ici votre enfant passe d’une prise à 4 doigts à une prise à 3 doigts. Proposez lui des objets tel que : les 4 éllipsoïdes sur tiges, les objets avec containers (coquetier, cylindre, cubiques), les différentes boîtes à encastrement, les anneaux sur tiges verticales, la boîte à cheville, les différents puzzles 3 formes géométriques (carré, cercle, triangle).  Ici votre enfant travaille le raffinement du mouvement.

 À 14-15 mois, votre enfant travaillera la collaboration des 2 mains, la coordination oculomotrice, la prise opposée (prise distale, prise du bout des doigts). Proposez lui des objets tel que : les disques sur tige horizontale (la tige droite en premier ensuite la tige ondulé car plus difficile) la boîte à bascule 3 tiroirs, la boîte à couvercle à bascule avec balle, la planche à encastrement avec balle, sont des objets parfait à cet âge.

 À 18 mois, proposez lui des objets tel que : la boîtes à jetons. Travail du raffinement du mouvement, développement du sens de l’observation et de la concentration.

À  24 mois,  votre enfant travaillera toujours la motricité fine mais aussi : le travail des 2 mains, le raffinement du mouvement, la précision du geste, la concentration, la construction de l’esprit mathématique, la construction de l’intelligence, le développement de la volonté, le développement du sens de l’observation, l’autonomie, et bien évidemment l’estime de soi, la confiance en soi et l’épanouissement. Proposez lui des objets tel que :  la boîte à jetons, couper du papier, coller du papier, enfiler des perles, trier, coudre, ouvrir et fermer différentes formes de boîtes avec différents fermetures, ouvrir et fermer différents loquets..

Ouf ! Cela fait vraiment beaucoup d’informations. Mais j’imagine que vous ne serez pas concerné.e.s par toutes ces informations en même temps 😉

On se retrouve prochainement pour la 3ème et dernière partie en images.

La motricité fine (partie 1)

Bonjour ! Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de la motricité fine aux différents stades de développement de votre enfant, et des objets à lui proposer. Je vous ai préparé 3 parties.

1er partie : la motricité fine en 4 points-clefs.

2ème partie : quels objets proposer aux différents stades de développement de votre enfant ?

3ème partie : les objets en images.

Dans cette première partie, nous allons examiner les 4 points-clefs de la motricité fine. Lorsque l’on parle de motricité fine, bien souvent on a l’image d’enfants installés autour d’une table découpant, collant du papier, enfilent des perles et autres activités graphiques ». Avant tout, qu’est-ce que motricité fine veut bien vouloir dire et comment évolue-t-elle ?

Qu’est ce que la motricité fine ?

La motricité c’est l’ensemble des fonctions qui permettent le contrôle de ses mouvements. Elle concerne les mouvements précis qui sollicitent les petits muscles et notamment ceux de la main et des doigts. Saisir un objet, le lancer, porter un objet à sa bouche mais aussi découper ou dessiner font partie de ces mouvements fins.

Comment évolue-t-elle ?

On parle ici d’évolution car comme pour la motricité globale, l’âge d’acquisition des différentes étapes varie d’un enfant à l’autre. Là encore chacun son rythme ! Ce qui ne varie pas c’est l’ordre dans lequel ces étapes se mettent en place. L’acquisition d’un geste, quel qu’il soit, dépend de deux grands facteurs :

A- L’équipement neurobiologique de l’enfant : maturation cérébrale et capacités perceptives et cognitives.

B- L’environnement et les stimulations que reçoit l’enfant. (C’est pourquoi il existe tant de différences entre deux enfants du même âge).

L’évolution se fera toujours dans le même sens car elle obéit à une loi neurologique : la loi proximo-distale. En clair, cela signifie que l’évolution du tonus et donc le contrôle du geste se fera toujours du centre du corps vers la périphérie. Ainsi l’épaule sera contrôlée avant la main et la hanche avant le pied. Le bébé contrôlera en premier ses bras, puis ses mains, puis ses doigts.

Parmi les capacités perceptives nécessaires à l’acquisition d’un geste, l’une des plus essentielles dans le développement de la motricité fine, c’est la vision. C’est parce que l’enfant perçoit l’objet dans son champ de vision qu’il cherche à diriger son geste vers lui.

Quelles sont les différentes étapes de la motricité fine ?

Avant de pouvoir saisir intentionnellement un objet, le nouveau-né est dans une motricité réflexe. Il n’a donc aucun contrôle sur celle-ci. Un nourrisson qui vous agrippe votre doigt ne signifie pas qu’il est content de vous avoir à ses côtés (même s’il l’est vraiment) c’est le reflexe de grasping qui s’exprime. Après 3 mois, ce réflexe va disparaitre au profit d’un réflexe de contact puis la préhension deviendra volontaire. Cette préhension va ensuite prendre différentes formes avant d’arriver à la fameuse « pince pouce-index ».

• Au départ, le bébé n’utilise qu’une seule main. Il parviendra ensuite (vers 5 mois à peu près) à faire passer un objet d’une main à l’autre pour enfin parvenir à utiliser ses deux mains. (à partir de 6 mois)

• Cette préhension sera d’abord cubito-palmaire (on dit que l’enfant ratisse) puis digito-palmaire (les doigts se replient en crochet vers la paume) et enfin radio-digitale (avec le pouce qui se détache des autres doigts). La pince pouce index terminera cette évolution aux environs de 9 mois.

• Le lâcher, quant à lui, deviendra intentionnel une fois cette préhension installée.

• Ensuite arrive ce qu’on appelle la latéralisation (entre 2 et 4 ans) c’est-à-dire l’utilisation préférentielle d’une main pour ses manipulations.

Quel rôle a l’adulte dans son évolution ?

L’environnement est essentiel dans la mise en place de ces différentes étapes. Le rôle de l’adulte est donc multiple.

• Il vous faudra mettre à disposition de l’enfant des objets adaptés à ses capacités. Inutile par exemple de proposer des « méga blocs » à un enfant qui ne maîtrise pas la coordination bi-manuelle.

Bon à savoir : Le bébé est un petit explorateur. Dans les premiers mois, le bébé explore le monde avec sa bouche ! À 3 mois, il commence à attraper et tenir bien fermement dans ses petites mains ce qui passe à sa portée. Proposez-lui de petits hochets. Il va faire des découvertes grâce à tous ses sens. Il jette un objet et écoute le bruit qu’il fait en tombant, il secoue et regarde l’effet produit, il laisse rouler et l’objet disparaît de son champ de vision, c’est comme cela qu’il comprend comment le monde fonctionne.

Voilà c’est la fin de la première partie. On se retrouve prochainement pour la 2ème partie. Je vous parlerai des différents objets à proposer à votre bébé aux différents stades de son développement. 

Éduquer des jumeaux en respectant leur autonomie

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Pour ce billet, je vais un peu m’écarter de la pédagogie Montessori en tant que telle, mais tout en restant dans le champ de l’éducation. Avec un sujet qui m’est cher, celui des jumeaux et de leur autonomie, puisque j’ai moi-même une soeur jumelle.

Vrais ou faux jumeaux, quelle est la différence ?

Les vrais jumeaux (monozygotes) sont issus du même œuf et ont grandi ensemble in utero, à l’intérieur du même nid. Ils sont donc génétiquement identiques. Les fœtus des vrais jumeaux se développent au sein d’un même placenta et ont le même sexe. 

Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau mais n’ont pas les mêmes mensurations : l’un des deux est souvent plus gros que l’autre. 

Les faux jumeaux (dizygotes) proviennent de deux ovules différents.

Ils sont génétiquement différents puisqu’ils sont issus de deux fécondations différentes. Ils ne sont pas nécessairement du même sexe et peuvent ne pas se ressembler.

La complicité des jumeaux

Depuis toujours, les fœtus jumeaux partagent tout, le nid et l’ensemble des vibrations qui leur arrivent de l’extérieur. Ils entendent aussi les battements de leur cœur mutuel. Pour eux, la vie a toujours été double et pendant la petite et la grande enfance, beaucoup de jumeaux s’étonnent de ne pas être la « normalité », car pour eux tous les enfants sont élevés par deux. 

Pourquoi leurs liens sont-ils si forts ?

Les mamans de deux jumeaux ne peuvent pas combler leurs deux enfants en même temps. Les manques qu’elles créent quand elles ne sont pas là ou quand elles sont occupées avec un autre enfant, les jumeaux se les comblent mutuellement. Ils sont une présence, « le double » protecteur. En tant que jumeaux ont se sent jamais vraiment seuls, en tout cas durant la petite enfance…  Et l’habitude est vite prise de compter systématiquement l’un envers l’autre.

Sont-ils « identiques » ?

Des jumeaux ont beau se ressembler physiquement, ils ont deux personnalités distinctes qui, normalement, doivent s’affirmer au fil des années. 

Une paire de jumeaux constitue un véritable duo dans lequel chacun est complémentaire de l’autre. Il n’est donc pas rare de voir l’un ou l’autre des jumeaux exercer une certaine dominance sur son frère ou sa sœur : celui qui est né le premier, celui qui est le plus fort, le plus grand ou qui fut le plus gros à la naissance… 

Les jumeaux, vrais ou faux, de même sexe ou de sexes différents, ont donc une identité propre, qu’il faut respecter. 

Encouragez-les à s’affirmer individuellement !

 Concernant l’habillement : Dois-je les habiller à l’identique ? Ma réponse serait : NON, Ne les habillez pas pareil. Surtout lorsqu’il  s’agit de vrais jumeaux. Evidemment pour vous en tant que maman, il vous est plus facile d’acheter plusieurs T-Shirts, pantalons, robes etc… identiques en même temps… dans ce cas, variez les couleurs, les formes…. 

Pas la peine de leur demander leur avis avant qu’ils soient matures, car c’est une  responsabilité qui ne les arrange pas forcément. Ils feront des choix plus tard, quand ils seront plus sûrs de leurs propres goûts !

Il est vrai que beaucoup de mamans, à commencer par ma propre mère, était de nous mettre en valeur en nous habillant de la même façon, en nous promenant toujours l’une à côté de l’autre, etc… et de « jouer » de notre ressemblance. 

Evidemment, dans notre petite enfance on y trouvait notre compte. Petites, nous étions fascinés l’une par l’autre par notre ressemblance, il nous arrivait de nous faire passer l’une pour l’autre. Finalement étions une sorte de miroir dont ont avait du mal à se détourner ! 

Je comprends que vous puissiez trouver « craquant de voir des jumeaux habillés pareils, mais le problème du choix vestimentaire identique, renforce l’impression que les jumeaux ne font qu’un et ne sont qu’un. Cela peut retarder l’acquisition de leur indépendance et de leur propre personnalité. 

(Je tiens à vous rassurer, aujourd’hui à l’âge de 49 ans, avec ma soeur nous sommes bel et bien indépendantes et avons chacune notre propre personnalité ) 

C’est pourquoi il faut dès le début, essayer de  « séparer » vos jumeaux petit à petit, par des habitudes simples et quotidiennes…

Les jumeaux souffrent-ils d’être «séparés» ?

Évidemment, en tant que jumeaux nous aimons et réclamons la présence de notre frère ou de notre sœur ! Il ne s’agit donc de ne pas les frustrer ni de les faire souffrir !

Bien souvent, les parents qui craignent de les « séparer » et se presser de vite les réunir au moindre pleur se trompent. Ils projettent leur propre désir d’avoir un double constamment.

J’espère que ces réflexions issues de mon expérience vous seront utiles.

La lâcher-prise dans la pédagogie Montessori

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Aujourd’hui je voudrais revenir sur un point plus pratique, auquel toutes les mamans sont confrontées, et qui est crucial dans la pédagogie Montessori : c’est la fameux « lâcher-prise ».

Qu’est-ce que le lâcher-prise dans la pédagogie Montessori ?

Contrairement à certaines idées reçues et à certaines méthodes dépassées aujourd’hui, éduquer un enfant ce n’est pas formater son esprit, mais l’aider à se former seul, à développer son autonomie. Le « lâcher-prise » ne veut en aucun cas dire, qu’il faut renoncer à toute autorité parentale où autre (enseignants). 

L’enfant, pour son bon développement à besoin de règles et limites. Il s’agit simplement d’être vigilant sans être confronté(e) à une lutte frontale et sans pour autant capituler.

La base du « lâcher-prise » lorsqu’on élève un enfant, c’est la CONFIANCE. Confiance en soi, en certaines valeurs que l’on souhaite transmettre, mais aussi et surtout CONFIANCE en son ENFANT. C’est ce qui lui donnera l’énergie vitale pour bien grandir. 

Être dans un cercle vertueux du respect, tout en le sécurisant, respecter la liberté de l’enfant dans la mesure du possible. Vous verrez que très vite votre enfant vous le rendra.

Il n’y a pas d’enfant modèle

Pour cela, un comportement indispensable toutefois, c’est essayer d’abandonner l’idée d’un enfant modèle. En général, nous ne connaissons pas tout d’eux et bien souvent les parents ont tendance à idéaliser leur enfant. Demander à son enfant de faire comme untel (sa soeur, son grand frère, son cousin, son copain etc…) qui est sage, n’aura aucun effet.

Copier les méthodes de nos copines sur leurs enfants est vain, fixer notre attention sur leurs modèles, et uniquement sur elles, c’est négliger l’identité de son propre enfant, ses propres besoins, son rythme et son développement, qui sont finalement l’essentiel.

Être parents, cela s’apprend. L’éducation de nos enfants est faite d’ERREURS autant que de RÉUSSITES. 

Il n’y a pas de parent parfait

Mon petit conseil, c’est de commencer par accepter que le parent parfait n’existe pas, de dédramatiser et cesser de se rendre malade à chaque dérapage. Cela permet de gagner en confiance et de créer pour son enfant une atmosphère sécurisante et rassurante, qui est l’essentiel de ce dont il a besoin avant tout.

Cesser de faire des choses à contre coeur avec ses enfants sous prétexte que « les bons parents le font ». Faire de force quelque chose avec son enfant est contre productif, on risque de se rendre impatiente et désagréable et l’expérience ne sera gratifiante ni pour soi ni pour son enfant qui le ressentira. Toutes nos émotions, l’enfant les perçoit.

Donc cessons de culpabiliser,  pensons plutôt à toutes ces choses que nous faisons ou que nous ferons avec plaisir en compagnie de notre enfant. 

Faire la cuisine avec lui, l’emmener voir une expo, bref passer du temps avec lui et partager des intérêts communs… ne nous sacrifions pas, ça ne sert à rien. 

L’enfant ressentira à coup sûr que vous êtes heureuse d’être avec lui, que vous prenez réellement du plaisir à partager ces activités communes. Cela renforcera vos liens et valorisera votre enfant qui gagnera en confiance.

Principe important de l’éducation. 

* L’éducation, c’est d’abord faire CONFIANCE à l’enfant.

* Il n’y à pas de parents parfait, chacun expérimente.

* Verbalisez, expliquez tout à votre enfant, vous serez surprise de l’effet obtenu.

Expliquer plutôt qu’imposer

Avec les jeunes enfants, il est inutile de combattre où d’imposer des choses.

Il ne veut pas enfiler son pantalon ? Ok, distrayez le quelques instants par exemple montrez-lui par la fenêtre le gros camion qui passe, et reprenez la séance d’habillage une minute plus tard lorsque la pression sera retombée.

Lorsque vous êtes en désaccord avec votre enfant, un seul mot d’ordre : expliquez-lui. 

Par exemple s’il prend le jouet de son camarade ou son frère, expliquez pourquoi il faut le lui rendre : ce jouet est à lui, tu n’aimerais pas, toi qu’on te prenne ton jouet ? Plutôt que de lui arracher des mains et rendre le jouet au copain sans verbaliser.

Autre exemple pour les plus grands :

Expliquez-lui combien il est important de bien travailler à l’école, de rendre tel ou tel devoir. Non pas « parce qu’il le faut » , ce qui reviendrait à une obligation, mais pour son bien à lui, pour son propre avenir. Votre enfant est évidemment digne de comprendre ces explications et se sentira valorisé,  plein de confiance, son estime se fera ressentir et il sera apaisé.

J’espère que cette lecture vous aura servi.

Les périodes sensibles dans la pédagogie Montessori

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Les périodes sensibles sont le fruit de l’observation de Maria Montessori, qui fait le parallèle avec les travaux de De Vries qui avait découvert les périodes sensibles chez les insectes. Selon Maria Montessori, chaque enfant est unique. Il a sa personnalité propre, son rythme de vie, ses qualités et ses difficultés éventuelles. Mais tous les enfants – sans exception – traversent des «périodes sensibles» qui leur sont propres.

Qu’est-ce que les périodes sensibles dans la pédagogie Montessori ?

Les périodes sensibles sont des moments pendant lesquels les sensibilités intérieures  de l’enfant s’expriment par rapport à une caractéristique de l’environnement qui pousse l’enfant à se transformer. Elles éveillent en l’enfant une attirance particulière autour d’un aspect de l’environnement. Par exemple, on sait que le jeune enfant entend tous les sons de l’environnement et toutes les langues des la naissance, mais il retiendra plus particulièrement les sons qu’il entend parler dans son environnement pour construire sa langue maternelle.

Les périodes sensibles sont passagères et se limitent à l’acquisition d’un caractère donné.

Il s’agit de sensibilités spéciales, de moments de la vie de l’enfant où celui-ci est tout entier «absorbé» par une sensibilité particulière à un élément précis de son environnement (la maison, la classe). Ce sont des périodes transitoires, elles se limitent à l’acquisition d’un caractère déterminé ; une fois le caractère développé, la « sensibilité » cesse. Il est donc primordial que  l’environnement offre au bon moment à l’enfant les moyens de se développer en utilisant ces périodes sensibles.

Maria Montessori fait des périodes sensibles des lois de développement et a défini l’activité de celles-ci chez les êtres humains entre leur naissance et 6 voire 7 ans, elles peuvent se chevaucher.

Maria Montessori a défini 6 périodes sensibles : 

  • la période sensible de l’ordre, environ de la naissance à 6 ans.
  • la période sensible du langage, plus ou moins entre 2 mois et 6 ans.
  • la période sensible de la coordination des mouvements, environ de 18 mois à 4 ans.
  • la période sensible du raffinement des sens, environ de 18 mois à 5 ans.
  • la période sensible du comportement social, environ de 2 ans et demi à 6 ans.
  • la période sensible des petits objets, au cours de la 2e année sur un temps très court.

Quelle est leur importance dans le développement de l’enfant ?

Ce sont ses périodes sensibles qui guident l’enfant dans sa construction, poussé par son maître intérieur et sa force vitale qui  « font advenir » les potentialités du mouvement et du langage.

L’enfant se nourrit de son environnement. Ce dernier doit donc répondre à ses besoins et prendre en compte les périodes sensibles pour aider ces traits à se développer au mieux. L’environnement doit donc être/incarner l’ordre, permettre le mouvement qui a un but défini, permettre le langage, permettre les expériences sensorielles justes, permettre la relation sociale.

Le rôle du parent ou de l’éducateur est de préparer cet environnement. Il observera l’enfant et en fonction des besoins constatés le mettra en lien avec cet environnement. Il doit connaître les sensibles intérieures ainsi que leur durée pour pouvoir les reconnaître en action et y répondre par la construction de l’environnement.

Maria Montessori considérait l’éducation comme une aide à la vie et il est d’une grande importance que l’adulte s’appuie sur les périodes sensibles de l’enfant pour que celui-ci se construise sur le plan physique, psychique et social. 

Selon Maria Montessori, « si l’enfant n’a pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais ». Pendant ces périodes sensibles, l’enfant assimile avec facilité et sans effort telle ou telle acquisition. Si l’enfant est aidé à ce moment précis, l’apprentissage se fait en profondeur. Mais, si l’enfant ne trouve pas les éléments (dans l’ambiance et le matériel) qui répondent à son besoin du moment, la sensibilité s’étiolera progressivement.

Maria Montessori était convaincue que les forces du développement sont incluses dans l’être vivant et que l’œuvre de l’éducation consiste à conserver leur spontanéité, et à éloigner tout ce qui pourrait les affaiblir et les empêcher de s’épanouir (les entraves).
 Il faut que l’enfant édifie lui-même sa personnalité et qu’il développe ses facultés motrices et intellectuelles. C’est pourquoi l’adulte doit avoir une confiance complète dans les forces de l’enfant, respecter sa liberté d’action et préparer l’environnement  nécessaire et favorable à son développement. L’adulte doit être capable d’observer les différences de rythme de l’enfant, il doit bien connaître son enfant en faisant preuve d’attention et de respect.

L’observation et le respect, la confiance en l’enfant sont des maitres-mots de la pédagogie Montessori. Nous aurons l’occasion d’y revenir bientôt.

Le développement de l’enfant de 0 à 6 ans

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Je fais aujourd’hui un focus sur le premier plan de développement, c’est à dire sur les caractéristiques et les besoins de l’enfant de 0 à 6 ans.

Les caractéristiques de l’enfant de 0 à 6 ans

Moebelkind

Maria Montessori a nommé l’enfant du premier plan « Moebelkind » soit « l’enfant – meuble » : pour elle le point de départ de ses découvertes est l’adaptation du mobilier à la taille et à la force de l’enfant pour libérer son mouvement. Un enfant a besoin d’avoir les 2 pieds par terre pour accéder à la concentration, pour pouvoir révéler sa vrai nature. 

Un être vulnérable

L’enfant du premier plan est un être vulnérable, sensible qui doit être accueilli en humanité. 

Il a besoin d’ordre et d’attention. 

Un être de communication et de langage

Un bébé est un grand communicant, il a besoin d’être pris dans une relation langagière pour se développer. Le langage et les gestes font partie de la nourriture psychique de l’enfant. 

Un observateur

L’enfant est un explorateur passionné. Il a besoin d’exercer son mouvement pour explorer. 

C’est un explorateur sensoriel. Tout ce qu’il appréhende du monde qui l’entoure passe par les sens. Le premier organe de la découverte est la bouche. A partir du moment où il peut s’assoir, il se détache du sol, la main est libérée et prend le relais pour explorer en manipulant. A travers les sens il construit son monde interne. 

Il a par ailleurs besoin de répéter ses expériences pour construire sa vie psychique et physique. 

Répondre aux besoins par des environnements adaptés

Pour répondre à ces besoins, toute l’approche spécifique de la pédagogie Montessori, comme on l’a vu, consiste à lui procurer des environnements adaptés, qu’on appelle “environnements préparés”. Il y a 4 environnements pour le premier plan de développement :

– La maison (et oui ! on l’oublie trop souvent) : de la naissance à 5-6 mois

– Le Nido : de 3 mois jusqu’à la marche assurée. La marche assurée correspond également à l’acquisition de la pince avec le pouce opposé et aux premiers mots intentionnels. C’est une véritable étape de développement. 

– La communauté enfantine : de la marche assurée à 2 ans et demi / 3 ans 

– La maison des enfants : de 2 ans et demi / 3 ans à 6 ans

Ces environnements présentent des caractéristiques communes :

  • Ordre. Chaque objet, chaque être a sa place et son ordre. L’enfant retire sa sécurité de l’ordre et de son orientation
  • Motifs d’activités = nourriture psychique. Ces motifs constituent la possibilité du travail. 
  • Stimulations sensorielles à la mesure de l’enfant.

Ils ont aussi des différences, sur lesquelles je reviendrai plus tard.

L’adulte aussi fait partie de « l’environnement »

L’attitude de l’adulte (c’est un de mes sujets de prédilection, et j’y reviendrai souvent sur ce blog), doit elle aussi être adaptée, et différente à chaque étape :

Au Nido

  • Observation. De la naissance à la marche assurée l’adulte doit observer l’enfant avec une attention particulière. Ce regard permet de soutenir l’activité de l’enfant. L’observation est inscrite dans une recherche des nouvelles facultés de l’enfant.
  • Attention. Il a besoin de partager, de se nourrir de la relation, qui lui permet d’être de plus en plus autonome en gardant le bon souvenir de la relation. 
  • Intention. Les gestes et la façon de parler a un enfant ont toute leur importance car les enfants sont très sensibles et perçoivent l’intention certainement avant le sens. 

A la Communauté Enfantine

  • Observation
  • Attention = COLLABORATION. L’adulte ne devrait jamais rien faire sans un enfant. On amène l’enfant à participer à la réalisation de toutes les tâches à la communauté comme à la maison. L’autonomie se développe par l’étayage. Tout objet proposé à l’enfant fait l’objet d’une présentation, car la culture se TRANSMET. Cette transmission est formelle ou informelle (l’enfant observe). 
  • Effort Maximum. Le petit enfant est un travailleur acharné. L’adulte doit lui fournir des possibilités d’effort maximum : porter des meubles et autres choses lourdes, cela construit chez l’enfant la confiance, et montre qu’avec un effort, le monde lui appartient. 

A la Maison des Enfants

  • Observation
  • Fournir un environnement permettant les expériences sensorielles, les activités avec un but défini, l’accès à l’écriture et à la lecture des différents langages (mathématiques, langue, musique)

Voila pour l’attitude générale…mais quand et comment intervenir auprès de l’enfant ? Grande question si l’on ne veut pas entraver son développement comme le dit Maria Montessori.

C’est pourquoi dans le prochain post, je vous parlerai des périodes sensibles.

Les 4 plans du développement des bébés humains

Avant de rentrer dans les aspects concrets de l’accompagnement des jeunes enfants, je voudrais rappeler quelques éléments fondateurs de la pédagogie Montessori. Certaines personnes pensent que Montessori, ce sont avant tout des matériels, des activités adaptées aux enfants. Mais pour moi, le plus important au-delà du matériel, c’est bien le regard que l’on porte sur l’enfant. Avant de proposer des choses à un enfant, il faut l’observer, le regarder pour mieux comprendre quels sont ses vrais besoins. Et dans cette observation, Maria Montessori nous aide beaucoup.

Le développement d’un enfant se fait par bonds successifs

La vision de l’éducation de Maria Montessori, c’est avant tout l’éducation comme une “aide à la vie”, une éducation qui prend en compte les besoins fondamentaux de l’enfant aux différentes étapes de son développement. Pour Montessori (et d’autres!), la vie n’est pas linéaire. Ce sont les expériences qui permettent de grandir, d’évoluer et non pas le temps qui passe. L’enfant se développe par bonds successifs. Il passe par des périodes pendant lesquelles des caractères vont se développer, maturer puis faire naitre une personnalité différente. Elle parle de naissance et de renaissance. 

Les 4 plans de développement de l’enfant

Pour mieux faire comprendre son raisonnement, Maria Montessori a élaboré une vision complète de ces étapes, qu’elle a nommés les 4 plans de développement. On retrouve ces 4 plans chez d’autres auteurs : Piaget, Freud. 

Les 4 plans de développement c’est une approche psychologique du développement de l’enfant, pour l’éducateur ou même pour les parents un guide auprès des enfants, puisque c’est à partir de la connaissance de ces périodes que l’on préparera un environnement adapté à l’enfant.

J’imagine que certain(e) d’entre vous les connaissent déjà, mais il me semble utile de vous les rappeler.

  1. 1er plan de développement, de la naissance à 6 ans : la petite enfance
  2. 2ème plan de développement, de 6 à 12 ans : l’enfance
  3. 3 ème plan de développement, de 12 à 18 ans : l’adolescence
  4. 4ème plan de développement, de 18 à 24 ans : la maturité

Dans chaque plan on retrouve 2 phases : 

– une phase créatrice, progressive

– une phase de maturation, de confirmation des caractères, de raffinement

En effet, l’enfant a besoin de temps de pause pour intégrer, digérer, métaboliser ce qu’il a observé, absorbé. Il ne peux pas être toujours en activité. L’excès de stimulation provoque une surexcitation, une frustration, un mal-être. 

Comprendre le développement de l’enfant

Maria Montessori a élaboré un schéma dynamique de ces plans de développement, qui permet de mieux comprendre, au-delà de leur succession, les spécificités de chaque plan et comment ils s’articulent les uns avec les autres. C’est le fameux schéma du “bulbe”, qui présente l’importance du 1er plan de développement (celui qui est l’objet de ce blog), en particulier car il formalise aussi la vie pré-natale. 

Sur ce schéma on a 3 couleurs. Le noir c’est la construction inconsciente, le noir évoque  métaphoriquement le fait que le développement est très caché, invisible à l’oeil nu. Le rouge est la construction visible, période intense. Le vert représente un développement plus paisible.

Le X est l’inconnu, pour symboliser qu’il y a aura toujours une part d’inconnu dans l’humanité. 

Le graphe du bas représente l’éducation traditionnelle, et montre qu’elle ne tient pas compte des caractéristiques des enfants aux différentes périodes de sa vie, puisqu’elle commence à 6 ans, et que plus il grandit plus il a de choses à apprendre. 

Maria Montessori fait commencer les correspondances avec le système éducatif sur le Bulbe à la crèche. Elle y indique le nom des grands éducateurs associés à chaque structure, puisque l’adulte a pour rôle de construire cet environnement favorable. 

L’environnement doit s’adapter à l’enfant à chaque période, pour que l’enfant devenu adulte soit à même de s’adapter et d’agir sur son environnement lorsqu’il sera devenu mature. En effet, même si l’enfant possède en lui dès la naissance un certain équipement, une force intérieure qui va lui permettre de se construire, ce n’est pourtant pas suffisant, il a besoin d’un environnement favorable qui lui permette de développer cette force, un environnement dans lequel un enfant peut faire des expériences qui vont le nourrir. 

Dans le prochain post, je reviendrai plus largement sur le 1er plan de développement. A bientôt !