Me voici donc président ! Bon il faut tout de suite relativiser, en France on aime bien les titres, mais comme je le découvrirai plus tard, je suis président de l’association des parents d’élèves de l’école Montessori de Lyon, vous savez celle qui organise les fêtes et autres. Une association avec un budget de 4000€ par an, les bonnes années.
Deux associations pour une école
Je ne parle pas de l’association de gestion de l’école, l’association “vraiment sérieuse” celle-là, celle qui gère les salaires des éducateurs, prend toutes les décisions importantes, et où on ne rentre que par cooptation, pas à la suite d’une réunion de crise parce qu’il n’y a pas d’autre candidat.
Loin de moi l’idée de faire des polémiques ou d’exprimer une quelconque frustration, surtout quinze ans après, mais c’est l’occasion de réfléchir un peu sur la gouvernance des écoles Montessori, qui est un des sujets de ce blog. Je reviens aux choses sérieuses mine de rien.
Au-delà des premiers mois, je ressens assez vite le côté bizarre de la situation : on se revendique d’une école très ouverte envers les parents (et c’est absolument vrai pour tout ce qui concerne les relations avec les familles dans le cadre éducatif, avec les maitresses, les parents sont réellement les bienvenus dans l’école), mais par contre le “coeur” de l’école apparait comparativement “verrouillé” et assez mystérieux il faut bien le dire. Pourquoi deux associations dans cette école ? Une association “des parents” dans laquelle la directrice vient participer aux réunions pour faire le lien, et une autre association pour la gestion de l’école ? On m’explique que c’est historique.
Une histoire compliquée avec les parents d’élèves
Et effectivement, j’apprends l’histoire : l’école s’est créée plus de vingt ans avant sous la forme d’une société commerciale, mais a subi après quinze ans un dépôt de bilan, avec une crise profonde et la séparation des deux anciennes associées directrices, et le départ de nombreuses familles, un partage de l’école entre deux camps… Bref il a fallu reconstruire pas mal de choses, repartir non pas dans une autre société mais en rassemblant un groupe de personnes qui s’étaient serré les coudes dans cette période difficile, et donc sous le format associatif.
Mais plus question de risquer de reproduire la situation antérieure donc on a verrouillé : le recrutement dans l’association de gestion se fait par cooptation exclusivement. L’association des parents qui elle existait (à côté de la société de gestion) continue, et donc l’école se retrouve avec deux associations, et une gouvernance un peu étrange.
La coopération, une notion clé dans une école Montessori
Mais un réel esprit de coopération souffle : j’ai pu reprendre les choses en main, trouver des bonnes volontés et constituer une véritable équipe de projets (personne ne voulait être président, mais beaucoup de personnes étaient disposées à contribuer), et les choses avancent. Et l’année suivante, on me propose de rentrer dans l’association de gestion afin de mieux coordonner les activités des deux associations (l’association de gestion peut être chargée de réserver une salle par exemple, s’il faut donner une caution que le maigre budget de l’association des parents ne permet pas).
Me voici donc, deux ans après mon arrivée à l’école, devenu un vrai « politicien » chez Montessori : président de l’association des parents et vice-président de l’association de gestion (un poste qui me permet de participer aux réunions et aux décisions, mais sans trop de charge de travail supplémentaire). Comment contourner un système compliqué et assurer une meilleure circulation de l’information par le jeu du cumul des mandats.